TVA sociale, comprendre de quoi on parle


J’espère qu’il ne reste plus beaucoup de citoyen(ne)s à ignorer sur quoi ce débat sur la TVA prétendue sociale porte en réalité. Pour les retardataires ou les ignorants, voici un peu de rattrapage:

1. Nicolas Sarkozy aimerait augmenter la TVA et baisser en parallèle les cotisations patronales.

2. La TVA en France, pour son taux normal, est déjà supérieure à celle de l’Allemagne (19,6% versus 19%). Quand on explique que l’Allemagne a instauré une TVA sociale avec succès, on ment si on oublie de préciser qu’elle partait d’un taux inférieur (15%).

3. La TVA est payée par tout le monde: retraités, chômeurs, classes populaires ou pauvres. Les cotisations patronales ne sont payées que par les entreprises.

4. Les retraités ont cotisé généralement toute leur vie pour l’assurance maladie (et a fortiori pour leur retraites).

5. Un chômeur sur deux, seulement, est indemnisé. Tous les chômeurs payent la TVA quand ils consomment.

6. Les revenus du capital sont moins taxés que les revenus du travail. Pourtant, pour baisser le poids des cotisations sur le revenu du travail, la piste de taxer davantage les revenus du capital n’est mentionnée que de manière symbolique.

7. Réduire le différentiel de compétitivité entre la France et l’Allemagne à l’écart supposé de cotisations est caricatural et incomplet.

8. la défiscalisation des heures sup qui décourage l’embauche en période de chômage n’est même pas questionnée par Nicolas Sarkozy. Pourtant, une augmentation de la TVA de 2 à 5 points absorbera les maigres gains de cette défiscalisation pour les ménages modestes. Les salariés aux 35 heures ne déclarent que 2 heures sup par mois (dans les entreprises de plus de 10 salariés). Les autres sont à 7 heures par mois en moyenne.

 

 

11 réponses à « TVA sociale, comprendre de quoi on parle »

  1. encore une façon de transférer du pognon de notre poche dans la poche de la parisot et de ses coquins de copains

  2. La TVA dite sociale est simplement un transfert de charges patronales vers la consommation des ménages qui vont payer à leur place tout simplement le reste n’est que baratin ..

  3. Venant d’un robin des bois à l’envers ce n’est pas étonnant. Comment faire accepter une mesure impopulaire par le peuple qui va la subir ? Simple, la mâtiner du mot magique « social » comme l’avait fait Giscard (Tiens ! Comme par hazard ministre des finances au moment de la création de la… TVA) avec le TCE en 2005. Il ya uarait donc moyen de distinguer le social bourgeois et le social populaire, le premier profite aux riches au détriments des plus pauvres. Revoyons l’origine des noms et veillons à ce que leur éthymologie soit à neuveau respectées par les précisions que cette compréhension nécessite. ARAMIS

    1. Bonsoir Aramis. La TVA n’a pas été créée par l’inneffable Giscard (qui ne fut d’Estaing que par la grâce de son père Edmond) mais en 1954. Pour Giscard, son chef-d’oeuvre, c’est le 3 janvier 1973, l’interdiction à la Banque de France, de prêter au gouvernement, celui-ci devant s’adresser aux banques privées. Pour mémoire le président de l’époque n’était que Pompidou (surnommé pompasous) ancien DG de la Banque Rotschild. Il fallait bien faire comme les américains qui avaient ce système depuis 1917. C’est d’ailleurs l’origine de notre immense dette qui fait qu’à ce jour la France a payé plus d’intérêts qu’elle n’ emprunté. La justification de cette loi voulait diminuer l’inflation, le résultat a été remarquable : 14 % cinq ans plus tard.

      1. (suite) le 10 avril 1954 :
        Président de la République : René Coty
        Président du Conseil : Laniel (2)
        Ministre des Finances : Edgard Faure

  4. c’est très bien expliqué ici (blog à suivre) 😉

  5. Merci Juan pour ce contre-argumentaire synthétique efficaces.
    Plus que 100 jours à tenir ?

    Bon courage et merci pour tes blogs.

  6. A PIERROT13 : il paraît que Bayrou veut revenir sur cette interdiction de 1973…

    1. Il faudra qu’il modifie aussi l’article 104 du taité de Maastricht et l’article 123 du traité de Lisbonne. Bon courage à lui.

  7. @ Euterpe,
    vous voudriez tout de même pas que je vous présente ma tante ! vous savez celle
    dont on imaginait qu’elle aurait pu en avoir ? 🙂

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