C’est Nicolas – mon ami, pas le Monarque – qui s’est posé la question. Je m’étais, comme d’autres, interrogé il y a quelques mois sur la disparition des soutiens blogosphériques au Monarque élyséen. Qu’on se comprenne bien. Nicolas Sarkozy est une erreur de l’histoire.
J’aimais les débats avec mes potes de droite. On n’était pas d’accord sur beaucoup de choses, mais on discutait, on savait qu’on avait un socle commun. On pouvait par exemple se raccrocher à quelques valeurs communes, un fond historique, une vision du pays. Sarkozy a cassé tout cela. Avec lui, le pire n’est jamais sûr et reste toujours possible. Le vrai problème de la droite sarkozyenne pour un militant de gauche est double : primo, elle a quasiment disparu. Il nous reste bien quelques relais zélotes qui annonent les quelques « élements de langage » rédigés par Franck Louvrier, Patrick Buisson et Christophe Lambert dans les coulisse de l’Elysée, mais cela ne fait pas un échange. Second souci, on ne sait plus sur quoi échanger. Avec la droite « traditionnelle », qu’elle que soit la tendance, on pouvait constater nos différences, stables par ailleurs. Puis constater les échecs ou les succès, le temps aidant. Nicolas Sarkozy a ruiné cette habitude du dialogue national. Occupé à sur-cliver dans tous les sens la société pour son seul profit personnel, Sarkozy est devenu une caricature de lui-même.
Quand j’ai lu un billet de Seb (Ca Réagit) sur la même interrogation, je me suis dit que la situation était grave. « La droite est morte, vive les droites ! » écrit-il: « Après ces 7 années, les dossiers s’accumulent et les scissions ne cessent de se préciser. Nicolas Sarkozy, l’OVNI politique a fait sauter valeurs, traditions et fondements idéologiques, tous sacrifiés sur l’autel de l’action, de la rapidité, du story telling et de la communication à outrance. »
Seb pose les bonnes questions. Réveillez vous à droite ! Rendez nous un vrai débat. Nicolas Sarkozy place la gauche militante dans une position pré-révolutionnaire. Je sors le couteau, prépare le cocktail Molotov, affute ma guillotine. Sans sympathie ni compassion pour Balladur, VGE, Chirac ou Villepin, je n’aurai jamais osé imaginer écrire sur eux ce que j’écris sur Sarkozy.
Anti-sarkozyste pavlovien ? Même pas. Je me fous du bonhomme.
Grâce à Sarkozy, je suis curieux de tous ceux, à droite, qui ne s’y reconnaissent pas. Dominique de Villepin, par exemple. Un (très) proche (de droite) s’est écrié un jour: « Mais c’est l’homme des basses oeuvres! » Ah ouais ? Ben, vu que Sarko est capable des mêmes saloperies, on va dire que c’est « 1 partout, la balle au centre ». Villepin, donc, défend sa survie politique. Je ne voterai jamais pour lui. Bing ! En politique, on ne dis jamais « Jamais ». Après tout, j’ai dû voter Chirac en 2002. Villepin, donc, devrait être soutenu car sa ligne est clair. On pourra le tacler sur ses positions et exprimer nos désaccords. Mais Villepin ne cherche pas, au moins publiquement, à détruire notre identité collective.
Amis de droite, réveillez-vous. Réveillons-nous.