Certains commentaires sur ce blog sont plus intéressants que les billets eux-mêmes. Ainsi, il y a trois jours, une commentatrice, Arsenic, a livré ce témoignage à la suite d’un billet sur la SlutWalk qui venait d’arriver, le weekend dernier, en Islande. Elle y parlait de harcèlement presque classique, sans préciser trop en avant les faits. C’est un témoignage parmi d’autres, une chronique de la vie réelle qui ne fera pas la une des JT. Avec son accord, je re-publie donc son témoignage, parce qu’il me touche.
» Je soignais mon allure vestimentaire sur mon lieu de travail, ce qui ne m’a pas empêchée d’être aussi victime de dérapages à répétition d’un « gougnafier » aidé d’un complice, toujours le même. J’ai porté les faits devant ma direction sans résultat, et j’ai fini par déposer plainte. Je travaillais dans le secteur aérien. La suite : mes collègues ont tous et toutes souffert de pertes de mémoire généralisée ou alors de mutisme très contagieux voyez-vous. Peut-être que c’était dû aux tranches de rigolades qu’ils (elles) se payaient lorsque les faits avaient lieu…. Quand je repense à eux, je les trouve sordides. Le commissaire de police qui m’a auditionnée à plusieurs reprises, à la demande du procureur, était très correct, ses questions étaient ciblées sans jamais se laisser aller à une quelconque allusion. Il ne doutait pas des faits que je dénonçais. Il était consterné de ma situation, d’autant que j’ai été licenciée, mais aussi de la façon dont mon dossier était géré par le procureur. Les deux auteurs des faits ont été licenciés sur le champ. Il y avait eu des précédents ais-je appris par le commissaire. Quatre ans après, mon dossier était toujours « en cours d’enquête ». Comme ces choses là sont bien dites. Quand bien même mon avocat était bâtonnier, il ne m’a pas semblé particulièrement préoccupé par ma situation. Le poisson était trop gros. Je n’ai plus jamais entendu quoi que ce soit au sujet de ma plainte. Alors, ou c’est vrai : en France il faut être victime consentante à défaut d’être victime silencieuse. J’ai connu la descente aux enfers et puis j’ai poursuivi ma route. Pas le choix. On sombre ou on avance. Les copains, les « amis », la famille ou ce qu’il en reste ?….le vent les a tous clairsemés…..et il ventait devant ma porte. Cependant j’ai toujours rencontré des hommes élégants qui savent approcher une femme sans se la « taper » et qui exècrent l’agression faites aux femmes. J’aimerais ajouter que, même si ce n’est pas une majorité de cas, il y a aussi des hommes qui sont victimes d’agressions de leur compagne ou épouse…voire de leurs enfants. La perversité n’a pas la priorité du sexe. »
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