Nous étions prêts, mais l’émission ne l’était pas. J’ai une trop grand estime pour les journalistes pour assumer que les premiers trois quarts d’heures de cette énième édition de Des Paroles Des Actes étaient dignes.
C’était nul.
Hollande tenta de rester pédago. Les questions de David Pujadas, puis Nathalie Saint-Cricq n’étaient pas à la hauteur des enjeux: débat sur les 3 débats, état d’esprit de second tour, et, le summum, la « pique » sur les immigrés en France: « Y-en-a-t-il trop, Monsieur Hollande ? N’esquivez pas la question? » D’autres que moi ont largement commenté l’affaire, l’inanité de la question.
Mon propos est ailleurs: pourquoi fut-on déçu par ces journalistes ?
Les sujets abordés via leurs questions semblaient sans intérêt par rapport aux enjeux du moment. D’autres médias ont évoqué cette semaine de vraies inquiétudes: le regain de tension sur les marchés financiers, la désertification médicale, l’envolée continue du chômage (les chiffres de mars ont été publiés le jour même de l’émission !), etc. Pujadas a perdu 40 minutes avec des questions qui n’en méritaient que 2 ou 3.
Au site Arrêt sur Images, Arlette Chabot a confié combien le débat d’entre deux tours, annoncé pour mercredi prochain était un exercice contraint: « Ce type de débat n’appartient pas aux journalistes qui l’animent, mais aux deux seuls candidats. Vous devenez moins un journaliste qui interviewe deux responsables politiques en campagne, qu’un acteur inefficace et pris en otage. Et le débat vous échappe ».
Mais ce jeudi soir sur France2, nous n’en étions pas là: il ne s’agissait que d’une émission politique méritant mieux que ce sabordage.
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