Toute alliance a ses couacs et ses heurts, comme toutes les alliances politiques. On raille, avec raison parfois, les tensions entre écologistes et socialistes; on s’amuse du grand écart de NKM entre l’UMP, les centristes et … le lectorat de Valeurs Actuelles. Bref, toute alliance porte ses contradictions centripètes qui, parfois, la conduise à l’éclatement.
Lundi matin, quelques militants du PG se félicitaient que la motion de l’eco-socialisme ait emporté, la veille, une majorité (relative) des suffrages au récent congrès de la Gauche européenne.
Et puis patatras…
La récente décision du Parti de Gauche, co-présidé par Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, de quitter la Gauche Européenne m’étonne à peine.
1. J’ai longtemps cru, et donc accepté, que la rage verbale qui s’exprimait dans les communications politiques du PG n’était pas que « tactique » (cf. le « parler Dru/Cru » assumé pour « réveiller » les consciences égarées), mais qu’elle exprimait aussi une rage réelle et sincère que je lis ou entends chez des camarades adhérents ou sympathisants de ce parti.
2. Cette rage, pour ce qui concerne les hautes sphères de direction du PG, a pris une autre dimension depuis plusieurs mois: elle semble devenue politiquement contre-productive. Nous aurons la confirmation de son efficacité électorale – ou pas – lors des prochains scrutins. Ils seront riches d’enseignement car locaux et européens.
3. Mais sans attendre ces résultats, on peut constater quelques dégâts. L’intransigeance est manifeste. Le récent commentaire public de Mélenchon à propos du compromis négocié entre le SPD et la CDU pour doter l’Allemagne d’un gouvernement est exemplaire. Il aurait pu exprimer un regret que la gauche n’ait pas gagné. Il a choisi plus violent. L’autre exemple de cette intransigeance au sommet nous est fourni par la récente décision du PG de « suspendre » sa participation au groupe de la Gauche européenne.
Sur ce coup, l’intransigeance mélenchoniste a frappé ses alliés communistes. Le motif avancé pour cette décision fut en effet l’élection de Pierre Laurent (PCF) à la tête de ce parti européen. Que Mélenchon et d’autre soient déçus du vote militant des communistes parisiens de rejoindre le Parti socialiste est compréhensible. Mais de là à sortir d’un groupe européen pourtant cohérent qui présentera la candidature du leader grec Alexis Tsipras à la tête de la Commission, pour des raisons uniquement franco-françaises est une erreur politique.
C’est consternant.
Un confrère, militant au FDG, l’exprime avec plus de légitimité que moi. Je vous invite bien volontiers à le lire.
Les dirigeants du Parti de Gauche cherchent-ils à se débarrasser du PCF au sein du Front de Gauche ? Le Front de Gauche existe-t-il encore si ces deux principales composantes divorcent ? La question, évidemment, est posée.
Martine Billard, l’autre co-présidente du PG, a tenté de justifier la démarche: « On considère que préparer une campagne européenne avec un président du PGE qui appelle à aller à Paris aux municipales avec des représentants de la social-démocratie brouille notre message« .
Rassurez-vous Martine.
Personne n’y comprend plus rien.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.