C’est l’un des piliers de Charlie. Fabrice Nicolino a été gravement blessé lors de l’attentat de janvier 2015. Mais il a persévéré. Il écrit chaque semaine dans Charlie, rubrique écolo.
J’ai connu Nicolino quand il écrivait dans Politis, il y a longtemps, très longtemps. Quand il s’est fait flingué par les frères Kouachi, Bernard Langlois a écrit un joli texte, « Nicolino is alive ».
Dans l’édition anniversaire de l’attentat de 2015, Nicolino s’attaque à cette « gauche qui a toujours adoré les despotes. » L’article est violemment à charge. Sans détour. Il attaque, gifle, rabroue.
Il remonte aux compromissions et aveuglements staliniens – la séquence est longue et rares sont les épargnés. Il poursuit sur Castro, Mao, les Khmers, et s’arrêtent il y a peu. Le réquisitoire est dur, très dur.
Je ne partage pas cette hargne générale.
Nicolino tombe à la fin, à juste titre, sur celles et ceux qui ont relativisé l’attentat contre Charlie. Il fustige Plenel, Todd, Badiou, Lordon. Certains de ceux-là ont fustigé par réflexe stupide un élan de solidarité.
Je comprends sa hargne, Comme lui, je ne comprend pas celles et ceux qui ne sont pas Charlie, c’est-à-dire celles et ceux qui pensent que finalement ils l’ont bien cherché à force de caricatures.
C’était il y a deux ans et l’on peut ne pas aimer tous les dessins ni articles de Charlie pour se sentir quand même toujours Charlie. On peut évidemment critiquer les dessins de Charlie et applaudir qu’il ait le droit, voire le devoir, de les publier chaque semaine.
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