C’est un rappeur talentueux (on parle de l’artiste), qui a décidé de se produire au Bataclan. Le gars a commis un album intitulé JIHAD, il y a longtemps. Puis une chanson titrée « BATACLAN », après les attentats.
Le voici qui va chanter deux soirs en octobre au Bataclan.
Un arabe, un rappeur, une chanson sur le JIHAD que peu ont écouté, le Bataclan, tous les ingrédients sont là. Forcément, ça fait jaser, brailler, hurler, surtout à droite et à l’extrême droite.
J’ai du écouter JIHAD. Le flow est habile, la musique est douce, le texte est talentueux. Oui, le garçon se moque de ceux qui partent au JIHAD. Oui, il leur dit que ce n’est pas la solution pour exprimer leur révolte (« Ceux qui choisissent la solution militaire, n’ont-ils pas vu qu’elle nous dessert beaucoup plus qu’elle nous sert?« ). Mais j’étais mal à l’aise à l’idée que ce rappeur aille chanter ceci sur les lieux du Bataclan.
N’y avait-il pas d’autres lieux ?
« Grâce » à cette polémique, le rappeur a du s’expliquer, et lâcher ce communiqué simple et efficace:
« Avant tout, afin de lever toutes ambiguïtés, je renouvelle mes condamnations passées à l’égard des abjects attentats du 13 novembre 2015 et de toutes les attaques terroristes, et assure avec la plus grande sincérité l’ensemble des familles des victimes de mon profond soutien, commence-t-il. Voilà 15 ans que je combats toutes formes de radicalisme dans mes albums. Un engagement qui me vaut les foudres de l’extrême-droite et de ses sympathisants, qui n’hésitent pas à détourner le sens de mes chansons ; ceux-là même aujourd’hui qui tentent d’instrumentaliser la douleur des victimes et de leur famille. Désormais notre question est la suivante : ‘Allons-nous laisser l’extrême droite dicter la programmation de nos salles de concerts voire plus généralement limiter notre liberté d’expression ?’ «
Une fois n’est pas coutume, j’ai bien apprécié cette réaction de Benjamin Griveaux:
« Les salles sont libres de programmer qui elles veulent. (…) « la liberté de l’artiste est totale sauf s’il y a incitation à la haine raciale, s’il y a trouble à l’ordre public et ça c’est au droit de le dire. »
Dingue.
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