Moi qui n’aime pas les sondages, je me suis pris à décortiquer cette dernière livraison d’Ipsos qui interrogeait un échantillon de sondés sur leur vision du paysage politique actuel.
L’enseignement le plus commenté dans la presse fut qu’une majorité de sondés considérait enfin La République En Marche pour ce qu’il est, un parti de droite.
Je laisse mes anciens camarades devenus macronistes méditer sur ce constat qui, par ailleurs, est autant partagé par les sympathisants de gauche que de droite ou du centre;
Mais il y a d’autres enseignements tout aussi intéressants.
#1. Environ 80% des sondés se positionnent encore sur un clivage gauche/droite: 32% entre « très à gauche » et « au centre-gauche »; 37% entre « très à droite » et « au centre-droit ».
#2. Sociologiquement, il y a également eu un vote de classe en 2017: « On retrouve la même coupure selon l’auto-positionnement social, avec un vote Macron ou Fillon chez ceux qui se situent en haut de l’échelle sociale et un vote Mélenchon et Le Pen parmi les Français qui s’identifient plutôt aux catégories populaires. «
#3. Les moins de 35 ans sont ceux qui s’intéressent le moins à la chose politique dans ce sondage.
#4. La majorité des préoccupations sont sociales: chômage, inégalités, impôts, protection sociale. On regrettera, comme souvent, le biais de certaines questions. Ainsi celles sur les préoccupations mentionne « la maîtrise de l’immigration » (mais rien sur l’accueil, la solidarité, la paix dans le monde).
#5. Les vieux (>60 ans) sont les plus stressés par l’immigration. Les jeunes (<35 ans) les moins intéressés par la question.
#6. Les jeunes sont les intéressés par « l’amélioration du niveau de vie des Français », les vieux les moins intéressés.
#7. Les deux tiers des sympathisants LERM se déclarent convaincus d’une différence entre la gauche et la droite (LOL!)
J’ai cessé moi-même d’abuser des termes gauche ou droite. Macron est d’abord un conservateur réactionnaire dont le programme habillé de modernité publicitaire ressemble à un grand retour en arrière pour quiconque se souvient d’où vous venons collectif. C’est un résumé un caricatural, je vous l’accorde, mais qui correspond à ma vision de cette action politique d’autant plus dégoutante qu’une large fraction de sympathisants socialistes ou de centre-gauche y participent. Le sujet n’est pas de se donner des étiquettes de « vrauchisme » (cela m’agaçait déjà quand je soutenais Hollande au tout début de son quinquennat), mais d’identifier qui sert cette politique de classe et qui s’y oppose.