L’ami Yann pose une question très censée: pourquoi les Français boudent-ils la politique ? Et il précise son propos:
- Quelles sont les raisons pour lesquelles les Français s’éloignent des urnes.
- Comment inverser cette tendance.
Gabale lui a déjà répondu.
La première raison de découragement vient des politiques eux-mêmes. A promettre l’impossible, on déçoit.
La seconde raison vient des Français eux-mêmes. A trop croire en l’impossible, ils sont déçus.
La troisième raison vient des politiques à nouveau: ils n’assument pas leurs idées. Défendre quelques riches est une une idée honteuse à droite. Sarkozy avait réussi un temps, en 2007, à assimiler le Travail avec la cause de la bande du Fouquet’s. La gauche n’a rien compris sur le moment. Un simple discours radical sur l’iniquité des propositions sarkozyennes aurait suffit. mais la gauche qui parle est aussi mouillée, trempée par des complaisances douteuses.
Pour inverser la tendance, il faut saisir la réalité, oublier les systèmes de pensée, réfléchir à ce qui est juste et non à ce qui est possible. Cela peut sembler contradictoire mais c’est essentiel. Le faisable est à la portée de tous. Le juste est d’une autre ampleur. L’avantage de la situation actuelle est que nous partons de zéro. Pas de système de pensée pré-mâchée, qui imposerait une réponse toute faite.
Le (ou la) candidat(e) qui saisira la réalité de la précarité sera gagnant(e). Le camp qui défendra les situations réelles, sans tomber dans la facilité des incantations « y-a-qua-faut-qu’on » sera gagnant. Surtout en période de crise, il est facile d’exposer clairement les termes du débat. Par exemple, faut-il un revenu universel minimal ou accepte-on que certains échouent dans la pauvreté la plus extrême ? La gauche n’assume que rarement ce type de position. C’est dommage. Elle déçoit.
Yann pose en fait une question simple qui touche au coeur de nombre de blogs politiques. Si l’on s’exprime ainsi régulièrement sur nos blogs, c’est bien le signe d’une désespérance générale, d’une incompréhension devant la difficulté des politiques et des médias à refléter la réalité de nos vies, de nos difficultés, de nos choix, sans tomber dans un populisme facile.
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