Prenez l’affaire Woerth. C’est un site d’un nouveau genre, Mediapart, qui a lancé l’affaire, en publiant des extraits des enregistrements pirates de conversations entre Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre, son gestionnaire de fortune. Le lendemain, l’hebdomadaire Le Point publiait également des extraits, mais pas les mêmes. Ceux du Point s’attardaient sur l’affaire qui oppose Liliane Bettencourt à sa fille. L’affaire Woerth n’a pas démarré chez les médias classiques. Pourquoi ?
Les blogs politiques ont largement relayé ces informations. Le Woerthgate est né sur le Net. Dix jours plus tard, cette dissymétrie du traitement de l’information est toujours flagrante. Seul Marianne se permet de titrer sur les troubles d’Eric Woerth, et balance même quelques nouvelles informations qui relancent l’affaire: des courriers de François-Marie Banier à sa protectrice Bettencourt révèlent que la milliardaire a bien acquis une île aux Seychelles, jamais déclarée au fisc. Si Woerth n’était pas au courant, c’est que le procureur détenteur de ces échanges ne l’a pas informé. Or ce dernier dément.
La même semaine, le Point titrait sur les « Indécents », cigare à l’appui. L’affaire Woerth est traitée parmi d’autres, sur le même plan que le salaire indu de Christine Boutin, et les cigares de Christian Blanc. Trois pages traitent des « amis de Mme Bettencourt », pour justifier l’attention présidentielle consacrée au procès Bettencourt. Sur les relations troubles entreWoerth, l’UMP et la première fortune française, rien, ou si peu, quelques lignes.
L’Express, lui, préfèrait s’interroger sur la question qui taraude visiblement les Français: DSK est-il de droite ? On croît rêver. Le site de l’hebdo, heureusement, se rattrape. Le Nouvel Obs est tout entier dévoué aux « secrets de la mémoire ». Serait-il devenu amnésique ?
Sur le Net, personne n’oublie le sujet du moment, parmi celles et ceux qui traitent de l’actu politique. Et c’est tant mieux.
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