N’a-t-on pas autre chose à commenter dans l’actualité que les « ragots », la « cabale », les « calomnies » qui affectent ric Woerth et désormais Nicolas Sarkozy ? Oui et non. Le Sarkogate qui se profile doit être traité jusqu’au bout.
1. Cacher la vérité au motif qu’elle dérange n’est jamais chose agréable, utile ou légitime.C’est un joli principe qu’il est nécessaire de rappeler.
2. Les officiels du parti socialiste se sont engouffrés dans la brèche. Ils portent le fer, profitent de chaque séance télévisée à l’Assemblée nationale (les mardi et mercredi). Ils ont raison. Ils auraient pu le faire plus tôt. On sait qu’à gauche, les donneurs de leçon d’aujourd’hui ne sont pas tous si clairs que ceux qu’ils dénoncent. Qu’ils enfoncent autant le conflit d’intérêt est une excellente nouvelle pour la démocratie si l’on espère redonner le goût aux citoyens à l’action politique. A crier si fort, ils se créent ainsi eux-même un devoir d’exemplarité demain s’ils reviennent aux affaires.
3. Dans un passé récent, ie en 1997, la gauche plurielle avait donné un bel exemple d’éthique : Jospin avait démissionné de ses fonctions de premier secrétaire en devenant premier ministre (comme il l’a rappelé la semaine dernière). DSK avait démissionné de son gouvernement dès qu’il avait été mis en cause dans une affaire d’honoraires (où il finit par être blanchi). A comparer la droite d’aujourd’hui, on voit la différence. La droite sarkozyenne est sans gêne comme son Monarque. La gauche plurielle au gouvernement fut rigoureuse comme son leader.
4.Sur les blogs ou sur Twitter, on lit ici ou là que les donations Bettencourt sont à la droite ce que le soutien d’un Pierre Bergé fut à la gauche. Quelle belle comparaison. Légalement, Sarkozy a justifié plus de 9 millions d’euros de donations privées pour sa campagne en 2007 (dont les 7 500 euros de Liliane Bettencourt). Ségolène Royal n’a déclaré que 750 000 euros environ. L’écart est énorme. Et imaginer que des soit-disants financements occultes le compenseraient est d’une mauvaise foi crasse et indigne.
5. Oui, il y a plus grave que l’affaire Woerth-Sarkozy dans le monde d’aujourd’hui. Mais l’exaspération est grande. Ce n’est pas comme si cette affaire bloquait l’inaction des uns et la destruction des autres. Cette affaire est le symbole d’une république avachie devenue monarchie aux députés godillots, un régime dépassé par l’époque comme son Monarque.
6. Sarkozy voulait décomplexer le goût de l’argent. Qu’il assume jusqu’au bout. Il peut se pincer le nez et jouer l’offusqué devant un parterre d’infirmières castées et payées au SMIC un mardi matin dans un hôpital. Cela ne change rien. Cet homme est un mauvais croisement de Louis XVI et Louis-Napoléon Bonaparte. L’un finit sans tête, l’autre sans royaume et exilé.
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