Mediapart a été livrée à la vindicte de Sarkofrance, en milieu de semaine dernière. Dès jeudi, les supporteurs du président attaquaient même nommément Edwy Plenel, le fondateur du site. Ancien du Monde, Plenel avait « sorti » l’affaire du Rainbow Warrior » et des Irlandais de Vincennes, du temps de la Mitterrandie parano. Devenu directeur de la rédaction du Monde, il avait laissé couvrir l’immonde affaire Baudis, un épisode peu glorieux que Dominique Baudis a rappelé vendredi pour jeter un peu plus de discrédit aux révélations du site Mediapart. Pour tuer ton chien, prétend qu’il a la rage, disait le dicton. Ces attaques ad nominem ne trompent personne.
Les Sarko-boys ont aussi fustigé Internet, comme si le moyen de diffusion utilisé par Mediapart, le Web plutôt que le papier, changeait quoique ce soit à la fiabilité des informations délivrées… La panique aidant, les ténors de Sarkofrance ont gravement dérapé.
L’anonymat a aussi été avancé comme une soit-disante preuve de l’absence de fiabilité des informations publiées. C’est faux. mediapart n’est pas anonyme. Certains blogs, comme celui de votre serviteur, le sont. Mais l’anonymat, sur des sites ou blogs installés, impose au contraire une très grande vigilance. L’anonymat n’a jamais protégé l’auteur de ses billets d’éventuelles poursuites judiciaires. L’anonymat, pour certain(e)s d’entre nous, est une protection contre ce qui arrive à Edwy Plenel: une attque ad nominem en bonne et due forme. Edwy Plenel a de la chance, c’est une personnalité médiatique. D’autres, parmi nous, n’ont pas cet avantage. Les pressions peuvent être plus discrètes, plus sournoises.
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