Nous sommes nombreux à penser que cela ne peut plus durer, que celles et ceux qui pensent être la relève ne seront que marginalement plus efficaces et éthiques, qu’une République abimée mérite mieux qu’une alternance. L’affaire Woerth-Sarkozy-Bettencourt oeuvre comme un vase jeté dans une jarre déjà pleine.
Un sentiment de ras-le-bol si profond qu’on attendrait le messie ou la révolution. Dans une tribune dans Marianne2, Elie Arié voulait nous expliquer que nous ne sommes pas prêts, malgré deux conditions remplies – l’écoeurement généralisé et le sentiment que la classe politique est globalement corrompue:
« Si on observe ce qui se passe en Grèce, où ces deux conditions sont réunies, la réponse semble être « non », la majorité de la population ayant compris qu’il n’y a pas de réponse nationale à un problème mondial -même s’il restera toujours sur Internet quelques révolutionnaires anonymes du clavier pour clamer dans le désert et amuser la galerie. »
Elie Arié a peut-être raison. Pour qu’une révolution réussisse, il faut surtout quelques minorités agissantes. De surcroît la France est globalement un pays conservateur depuis deux siècles. Elle a réussi à avalé quelques « restaurations« , et même la collaboration antisémite de Pétain et Laval. Elie Arié jette l’anathème sur l’opposition jugée primaire à Nicolas Sarkozy: « ‘C’est un peu le résultat de l’«anti-sarkozysme primaire », qui a focalisé beaucoup de mécontentements sur la personne de Sarkozy, en faisant abstraction de toute analyse politique de fond« .
La révolution est une voix qui fait peur. Nulle part, elle ne s’est accompagné récemment d’un processus démocratique. Elle bénéficie à celles et ceux qui parviennent à l’instrumentaliser. On nous y explique régulièrement que la fin justifie les moyens. On se décapite, on s’envoie au goulag, on ne s’écoute plus.
Alors ? Que fait-on ?
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