L’Europe se droitise. Du moins, c’est ce qu’on nous explique à forces de sondages, et ce que l’on constate au fil des élections. En période de crise et de menaces mondialisées exacerbées, nos braves concitoyens, en France et ailleurs en Europe, préfèreraient la droite à la gauche. C’est le nouveau dada de certains commentateurs; c’est la meilleure défense du Buisson de l’Elysée pour justifier la droitisation de son patron Nicolas.
Ces analyses sont bien courtes.
Qu’est-ce que la droite et la gauche ? La loi et l’ordre contre l’égalité et la générosité ? Dans les discours, les positionnements se brouillent. Le clan Sarkozy agite les peurs. Marine Le Pen fait du social. Les socialistes parlent de rigueur et de sécurité. Les écolos dénoncent corruption et injustice.
On confond ainsi souvent les mots et les actes, les messagers et leurs patrons. L’extrême droite française a toujours agité, avec plus ou moins de vigueur, plus ou moins de talent, la misère sociale comme l’un de ses étendards électoraux. Mais son programme résume ensuite la question sociale à l’immigration et/la concurrence étrangère. Une diversion conservatrice qui permet d’évacuer les vrais sujets sociaux (répartition de l’impôt, inégalités de salaires, démocratie sociale, protection sociale, etc).
On confond aussi les partis et les électeurs. En France, l’offre politique n’est pas à la hauteur de la situation. Ailleurs en Europe, la situation semble similaire. Nous en sommes tous responsables. Partout en Europe, les partis de gauche sont fatigués ou obsolètes. Que les peuples votent plutôt à droite (sauf en France, depuis 2008 inclus), ne signifient pas qu’ils aient basculé. La crise nourrit l’inquiétude, mais rend d’autant plus insupportables les inégalités et les abus. Le mouvement qui saura rassurer ET corriger aura de beaux jours devant lui.
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