Une pétition contre journalistes ?

Il y a quelques jours, Olivier Py, directeur du Théâtre de l’Odéon, s’est fait notifié qu’il ne serait pas reconduit à l’issue de son mandat dans un an. Quelques soutiens médiatiques aidant, il fut nommé quatre jours plus tard à la direction du Festival d’Avignon.

Je ne connais pas Olivier Py. Je ne suis jamais allé dans son théâtre. On entend la polémique – largement relayé par quelques journalistes culturels influents – je me suis senti hors classe, dégagé de mon habituel statut de « bo-blo » (bourgeois-blogueur influent). J’ai pensé, de la façon la plus populiste et sincère qu’il soit, aux chômeurs métallurgistes des Ardennes que Nicolas Sarkozy éviterait mardi dernier. Olivier Py a bien de le chance. C’est sans doute un garçon formidable. La France compte 4 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres, 3 millions de mal logés. Mais Olivier Py a eu le bonheur d’une pétition médiatique de soutien.

Puisque ça marche, pourquoi ne jouerait-on pas, nous aussi ?

Dans quelques jours, quelques semaines tout au plus, un vrai grand mercato radiophonique et audiovisuel va commencer. Les émissions de saison vont se mettre en vacances d’ici 6 ou 8 semaines. En coulisses, journalistes et animateurs ont commencé à négocier avec les patrons de station et de chaîne leur place dans les grilles de rentrée. ces derniers s’interrogent, pèsent le pour et le contre, ont parfois déjà quelques idées sur celles et ceux qu’ils veulent garder, celles et ceux qu’ils veulent sacquer. L’an passé, il avait fallu attendre l’avant-dernière semaine de juin pour découvrir qu’un Guillon dégageait des antennes de France Inter. Ce fut une tempête dans un micro-verre d’eau. Les bonnes âmes s’indignèrent, sans doute à juste titre. Guillon était formidable. Mais la tranche matinale de France inter n’a pas perdu, loin sans faut, sa liberté de ton.

Alors que ce nouveau mercato saisonnier se prépare, j’aimerai croire que les blogueu(ses)rs, internautes et audit(rices)eurs pourraient avoir une influence sur les grilles de rentrée. Qu’exprimer comme on le peut, où on le peut, ce que l’on pense de tel ou tel journaliste ou animateur soit possible et efficace. Mais qui faut-il défendre ? Qui faut-il allumer ? Qui est menacé ? Qui est conforté ?