Il y a 10 ans, on avait accusé la gauche plurielle d’angélisme en matière d’insécurité. Cette année, on se félicite de voir débouler Martine Aubry à Marseille pour crier qu’elle sera la présidente de la Sécurité.
Personnellement, cela me rassure et m’attriste à la fois.
Evidemment, il était agaçant de voir qu’un maire de Neuilly, flanqué de quelques séides des beaux quartiers, s’était arrogé le monopole de la grosse voix et de la tolérance verbale « zéro » contre les Racailles petites et grandes. Moi aussi, cela m’emmerdait de voir les pneus de ma voiture troués en bas de l’immeuble dans mon 18ème arrondissement préféré, ou une gentille bande de dealers de shit squatter chaque soir l’entrée du parking municipal du quartier. Mais s’en arrêter là est un peu facile.
Je suis également ravi que l’échec sarkozyen soit enfin démasqué au coeur de sa promesse initiale.
Mais il manque une dimension à cette « prise de conscience »: une démarche mature et responsable, la reconnaissance que le monde est plus anxiogène qu’il y a trente ou quarante ans. Il ne s’agit pas d’exagérer la compassion sur les causes de l’insécurité (chômage, ghettoïsation, exclusion, etc). La progression de l’insécurité violente est notre échec à tous, la crise d’un modèle imposé faute d’alternative.
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