« Je dis quelque chose : je suis irresponsable. Je ne dis rien: je suis flou. Si je parle, on n’a pas compris. J’explique, c’est encore pire. »
Ce constat, si vrai et si cruel, émanait de François Hollande, cité dans le Monde il y a quelques jours. Le candidat socialiste faisait référence au clan sarkozyste.
Ce constat pourrait s’appliquer à quelques journalistes, embarqués par leur impatience d’une campagne qui ne démarre pas. Il est effet curieux de voir cette avalanche de positions totalement schizophrènes, sans doute explicables par une impatience légitime d’une campagne trop longue.
Nicolas Sarkozy président fut médiocre. D’un point de vue médiatique, l’homme est un piètre sujet d’examen médiatique depuis qu’il se force dans son costume de de Gaulle miniaturé. En revanche, nombre de journalistes gardent en mémoire un souvenir gourmant (et inquiet) du Sarkozy candidat.
Et comment leur tenir rigueur ? Après tout, le challenge est formidable. La chronique s’annonce géniale: la réélection de Sarkozy semble impossible. Il faut donc faire durer le suspense. Faire croire parfois que l’on est « exigeant ».
Seulement voilà, nous autres simples commentateurs blogueurs de gauche qui nous sommes frottés à cet exercice éditorial plus ou moins quotidien (et parfois même très quotidien!), nous attendions mieux, nous avions d’autres espérances.
Comment comprendre que certains journalistes (1) critiquent l’absence de programme de François Hollande, (2) critiquent l’existence du programme socialiste, (3) critiquent les propositions du candidat Hollande, (4) ne critiquent pas ou jamais l’absence de programme de Nicolas Sarkozy, (5) rappellent à peine ou pas du tout l’absence de candidature officielle de Nicolas Sarkozy.
Le camp Hollande a, paraît-il, choisi la « riposte graduée » contre les outrances du camp sarkozyen. Je pourrais parler des autres candidats, mais Nicolas Sarkozy et ses sbires ont choisi de « massacrer à la tronçonneuse » François Hollande et uniquement lui. Marine Le Pen comme François Bayrou sont largement épargnés. Mélenchon, Poutou et Joly sont oubliés.
Je ne suis pas adepte de la riposte graduée.
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