Lundi, François Hollande était à Dijon pour parler justice et sécurité. Un journaliste présent, envoyé par l’Express, commenta l’affaire en des termes bien peu clairs. Il livrait son jugement, c’est son droit, mais il manquait des références.
Dès le titre, Michel Véron (c’est lui, le journaliste), annonce la couleur. Il faut signifier que François Hollande est faussement « moderne » sur le sujet sécuritaire:
« Sécurité: Hollande perpétue les vieilles traditions de la gauche »
Les « vieilles traditions » ? Michel Véron complète :
François Hollande a voulu montrer que les leçons de 2002 ont été tirées par son parti, et qu’enfin la gauche n’est plus mal à l’aise pour évoquer la lutte contre la délinquance.
Il ne s’agit pas pour autant de singer la droite et d’adopter son vocabulaire, en particulier celui de Nicolas Sarkozy. « Kärcher », « racaille » sont des mots que François Hollande laisse à son adversaire. « Je ne veux pas créer d’agitation, je ne suis pas là pour susciter des peurs, je veux seulement régler les problèmes en apportant les bonnes solutions », assure le candidat socialiste.
Dans ce domaine, le programme de François Hollande peut paraître timide.
Ah bon… Dans le domaine de la lutte contre la délinquance le programme de Hollande serait « timide« . Pourquoi ? Parce qu’il n’y a que « deux » propositions sur 62 engagements: la création de zones de sécurité prioritaire, « Une bien belle idée mais que le candidat n’a guère pris le temps de développer. » Et « le doublement de centres éducatifs fermés« . Le journaliste embraye avec la volonté exprimée par FH de faire mieux appliquer les peines, mais sans créer davantage de places de prisons.
Et Véron débouche sur une conclusion qui lui paraît évidente après une démonstration : » si la gauche semble se montrer plus offensive sur le terrain de la sécurité, elle n’a pas pour autant changé son discours. » Ah… Pourquoi ? Parce que Hollande rappelle l’importance de l’école.
Résumons-nous: François Hollande aurait du être plus ferme, ou plus violent dans son expression. Car sinon, il prêterait le flan aux accusations de laxisme.
Michel Véron a pourtant noté que le candidat socialiste réclamait davantage de cohérence et de persévérance. Il aurait pu ajouter, puisqu’il était dans le commentaire « anglé« , que François Hollande tentait de se démarquer de la boulimie législative de notre Monarque. La lutte contre la délinquance est un sujet trop sérieux pour qu’on s’arrête à des discours.
10 ans de discours sarkozystes n’ont pas servi à grand chose, même pas à décourager le délinquant.
10 ans plus tard, peut-on sortir enfin de ces caricatures ?
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