Quand j’avais 14 ans, Mitterrand était président. Je découvrais le Monde et l’affaire des Irlandais de Vincennes. Mes parents étaient tous les deux (encore) de gauche. Et il ne me venait pas à l’idée de critiquer Mitterrand au point de virer à droite à cause de ces saloperies d’affaires.
Ma fille a bientôt 14 ans, et elle a été élevée au biberon de l’antisarkozysme précoce. Elle avait 4 ans quand Jean-Marie Le Pen était au second tour de l’élection présidentielle. Elle avait 9 ans quand Ségolène Royal fut vaincue par Nicolas Sarkozy et une relative trahison de ses pairs. Consciente d’être d’avoir été élevée dans une famille un peu particulière où le papa blogue toutes les nuits et les weekends, où la maman a vécu de la précarité pour virer de bord voici longtemps déjà, elle se forge sans le savoir des idées politico-sociales qui dureront.
Nos expériences politiques d’adolescence sont souvent cruciales pour l’avenir. Mais il reste une part d’insaisissable que ni les parents ni personne ne peut comprendre.
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