Hollande en banlieue, Sarkozy au Cap Nègre

François Hollande a fait une jolie tournée dans quelques-uns des quartiers les plus difficiles du moment. On imagine que Nicolas Sarkozy aurait dû débarquer avec les forces spéciales pour opérer de la sorte.

Le problème de François Hollande, c’est qu’il peut aller là où Sarko ne peut plus aller, tout Monarque qu’il est. Il peut aller à Londres, quitte à se faire gentiment caricaturer par les amis du Front de Gauche ET en banlieue populaire.

Il a donc visité les Ulis, Trappes, Creil, Aulnay, de la Seine-Saint-Denis aux Yvelines. Il a même été à Vaux-en-Velin. Le candidat socialiste ne se ménage pas. Ce ne sont plus des bains de foule, ce sont des bains de France.

Le 17 mars dernier, le Monde s’inquiétait que les banlieues n’étaient plus un sujet d’intérêt pour cette campagne. Côté monarque sortant, la politique de la ville a été un désastre. Sarkozy s’abrite derrière le PRNU créé en 2003: il a préféré ponctionner le 1% Logement pour maintenir le niveau. Jolie arnaque. Hollande avait d’autres arguments.

« Les banlieues n’attendent pas un plan Marshall, d’ailleurs elles ne savent même pas qui est Marshall, mais de la considération, du respect, des politiques durables « 

Il fallait motiver au vote, contre l’abstention.

« Levez vous! Vous n’êtes pas une menace, mais une chance pour la France. La France s’est toujours redressée grâce à sa jeunesse. Vous êtes tant de chances, tant de leviers! Il ne faut pas regarder l’avenir avec inquiétude »

Aux Ulis, le candidat a aussi parlé de la place des femmes dans son gouvernement, s’il était élu: « nous constituerons un gouvernement paritaire où les femmes auront de réelles responsabilités avec des ministères importants« .

Samedi soir, Hollande avait aussi sa proposition sur le permis de conduire.  « Que chaque jeune qui fasse le service civique puisse passer le permis de conduire avec un forfait qui lui sera attribué»

François Hollande était en banlieue. Ce jour-là, le Monarque était dans le Var, à quelques kilomètres de la résidence du Cap Nègre de son épouse. Il fustigea la gauche qui  habiterait « boulevard saint-Germain ». Il n’avait rien compris, le gamin de Neuilly-sur-Seine. Rien compris, rien appris.

Lui, avait la trouille de se rendre là-bas, à quelques kilomètres de la Villa Montmorency où habitait sa douce.

En banlieue.