La plupart des commentateurs médiatiques, lundi matin, donnaient l’avantage à François Hollande sur Nicolas Sarkozy pour le second tour. Mais certains notaient toute de même que l’élection n’était pas jouée d’avance. On aurait tort de prendre cette prudence pour l’entretien d’un faux suspense ou je-ne-sais-quelle manipulation.
Rien n’est encore gagné.
1. On ne sait pas si ni comment les 20% d’abstentionnistes du premier tour voteront au second. Il pourrait y avoir une belle fraction de sympathisants de droite déçus de Nicolas Sarkozy qui reviendront aux urnes pour sauver l’UMP de la disparition. Ils auraient tort de faire ce calcul. « Sauver » Nicolas Sarkozy ne sauvera pas l’UMP. Sarkozy a détruit la droite bien plus gravement que François Mitterrand n’avait laissé la gauche à son départ. Sarkozy a affaibli idéologiquement la droite parlementaire à cause d’un opportunisme girouette systématique.
2. Les sondages sont démobilisateurs. Ils ne permettent pas des pronostics efficaces. On nous répète, et on va nous répéter, sans davantage de précaution méthodologique que précédemment, combien François Hollande serait vainqueur de Sarkozy. Dimanche soir, la surprise est venue du FN et du FDG.
3. Le Front National est un danger. Le plus surprenant dans le score du Front National n’est pas son attractivité en tant que telle, mais que cette dernière ait survécu à la profonde crétinerie de son programme économique. Comme si les électeurs du FN ne voulaient pas entendre parler d’économie.
4. Les reports de voix à gauche sont annoncés à un haut niveau. Il faut concrétiser la chose. Jean-Luc Mélenchon, comme ses proches, ont eu mille fois raison d’expliquer en long, en large et en travers que la victoire ultérieure du FDG passe par la défaite de Nicolas Sarkozy.
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