Quand je relate, parfois, les commentaires ou billets que blogueuses ou blogueurs peuvent recevoir, mon épouse ou ma fille s’interrogent et se surprennent à penser que finalement l’affaire blogosphérique est parfois violente.
Mais est-ce bien sérieux ? Je parle évidemment des attaques qui portent sur l’auteur plus que sur les lignes de ses arguments.
Twitter ou les blogs nous entraînent parfois loin, très loin. Il faut s’attendre parfois/souvent à prendre des coups. Il faut maîtriser ses retours.
Ou pas.
Car pourquoi faudrait-il se maîtriser ? Quand la critique dépasse notre entendement personnel, on est en droit de se poser la question: pourrions nous être aussi violent dans le verbe que ceux qui nous font subir de telles attaques ?
J’explique à certains, dont mon épouse, que tout cela n’est pas grave, que ces gens ne savent pas toujours quoi dire, qu’il ne faut pas s’énerver ni entrer dans leur jeu.
Mais quand même, je m’interroge, je réfléchis (ça m’arrive) et je me dis que je pourrais avoir oublier l’humour, la distance, l’analyse. Prendre tout cela au premier degré, oublier qu’un écran d’ordinateur nous protège.
A ces critiques outrancières, je pourrai leur souhaiter l’euthanasie, écrire moi aussi leur épitaphe, me gausser de leur prochaines consultations hospitalières. Allez, soyons fou. Nous pourrions les traiter de fous, de malades. Souhaiter leur exécution lente, et en public; une crucifiction peut-être, puisque les dérapages de fanatiques n’en finissent plus d’être à la mode. S’il vous plaît, pourquoi se priver du plaisir sadique de voir l’adversaire souffrir devant vous, en silence ou en braillant ?
Par humanité ? Besoin de se faire comprendre ? D’échanger pour convaincre ?
Repassez.
Nous pourrions les accuser de s’être fait e….. grave et profond, gravier en poignée, poing dans leur gueule, gueule sans dent après coup.
Nous pourrions ainsi céder à la facilité de la violence, mais ce ne serait ni correct, ni efficace, ni à la hauteur. La violence verbale à l’encontre d’anonyme est un artifice bien connu pour attirer l’attention des lectrices et lecteurs. Mais quand l’argument est creux, cette attention se relâche. L’auteur sincère et persévérant comprend alors qu’il a davantage intérêt à mesurer ses propos pour tenir la distance. Et réfléchir à de véritables arguments plutôt qu’une avalanche de menaces et de noms d’oiseaux.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.