Certains d’entre nous, dans la blogosphère, ont la parole bien libre malgré un non-anonymat évident. D’autres se cachent pour conserver un discours plus libre. Le débat est ancien. A l’occasion de la publication de quelques pages sur l’expérience Sarkofrance, j’ai été interrogé sur les conséquences de mon activité 2.0 sur mon métier. J’avais confié qu’il m’était apparu que la chose avait agi comme un frein, modeste mais certain, dans la progression de carrière que je pouvais attendre. Rien de plus grave à ce stade, simplement le constat qu’un militantisme politique gauchisant pouvait être gênant dans mon secteur d’activité, parvenu à un certain niveau de responsabilité.
De surcroît, rien dans la galaxie Sarkofrance n’incriminait mon employeur ni ses intérêts.
Voici que je tombe sur cette information, un premier vendredi de janvier d’une année déjà démotivante:
Début novembre, un inconnu se présentant comme un salarié embauché en CDI dans un restaurant français de la chaîne de fast-food entreprenait de chroniquer ses journées de travail sur le compte Twitter @EquipierQuick. Les tweets alternaient détails anodins et critiques plus poussées. (…)
Quick ne communique rien officiellement, mais sur Twitter @VaValrie, se présentant comme responsable de la communication du groupe, cherche très vite à entrer en contact avec le salarié.
Mi-novembre, plusieurs sites internet commencent à donner de l’écho à ce live-tweet, et le salarié titulaire du compte accepte de répondre aux questions de deux d’entre eux. Slate.fr, explique qu’il entend ainsi « faire découvrir les coulisses peu reluisantes de son restaurant et ainsi améliorer ses conditions de travail et celles de ses collègues ». Sur Mlactu.fr, il décrit un manque d’hygiène et des pressions constantes.
Source: Big Browser (Le Monde)
Ce qui devait arriver arriva, le salarié fut identifié, mis à pied et une procédure de licenciement fut engagé contre lui.
Cette affaire m’appelle deux commentaires:
1. Quand on balance sur son employeur, il ne faut pas s’étonner que celui-ci réagisse. La loi prévoit des cas bien précis pour permettre l’expression des salariés (représentants, etc).
2. Ce salarié a eu bien raison d’exprimer ce qu’il avait sur le coeur. Quand votre responsabilité citoyenne est heurtée par le comportement de votre employeur, il faut réagir.
Toujours.
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