On peut se le dire. La gauche débat mais la gauche nous emmerde. Prenez cette affaire de Schiste.
L’exact jour où ARTE rediffusait GASLAND, ce documentaire déjà vieux de trois ans sur les ravages de l’extractio du gaz de schiste dans le Midwest américain, notre ministre « industraliste » Arnaud Montebourg confiait publiquement: « il faudra régler le problème de la pollution du sous-sol, qui est un pur scandale ». Car il est certain « qu’on arrivera, avec la technique, dans très peu de temps, au gaz de schiste écologique » » Il suggère même de créer un établissement public pour ces expérimentations.
« Pour capter la rente, et là c’est une position tout à fait personnelle qui n’engage pas le gouvernement, c’est une idée (…), c’est que nous puissions avoir une compagnie publique et nationale exploitant les gaz de schiste, et captant la rente, la partageant avec les territoires, permettant d’affecter les industries au plus près, leur diminuant le prix de l’énergie et assurant le financement de la mutation énergétique du reste du pays, et notamment nous libérant des hydrocarbures. »
Cette sortie inattendue, et finalement malheureusement peu surprenante, appelle trois commentaires:
1. On se fiche de ces opinions « personnelles qui n’engagent pas le gouvernement ». Ce n’est pas du débat, c’est du couac et/ou de la posture. Montebourg évoque l’exploitation du gaz de schiste parce qu’il en envisage l’exploitation prochaine. « Je pense que nous aurons une meilleure chance que si nous confions ça à l’industrie pétrolière comme aux Etats-Unis. (…) je pense qu’on arrivera avec la technologie dans très peu de temps au gaz de schiste écologique. Où il n’y a pas de pollution« .
2. Personne, sur terre, n’a la moindre idée à ce jour de comment extraire du gaz de schiste sans des dommages écologiques majeurs.
3. La réaction du ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, fut heureuse, bienvenue, et la voici remerciée.
« La question d’une exploitation +écologique+ des gaz de schiste ne se pose pas. (…) Le bilan carbone des forages de gaz de schiste est très négatif, surtout si l’on prend en compte non seulement le CO2 issu du gaz extrait mais aussi de la quantité de méthane qui fuit vers l’atmosphère lors de l’extraction »
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