Je l’écris avec ironie, mais pas tant que cela. L’une des citations du rapport mensuel des préfets au gouvernement reproduit par le Figaro cette semaine concernait l’affaire Leonarda d’il y a un mois. Ces préfets expliquaient l’ampleur et les motifs – d’après eux – des exaspérations qui s’expriment ici ou là dans le pays:
« L’ampleur de la polémique (sur l’affaire Leonarda, NDLR) est apparue comme complètement déconnectée des préoccupations quotidiennes des citoyens, plus inquiets de la situation économique et sociale, ce qui n’a pas manqué d’aviver leur exaspération ».
L’affaire Leonarda nous a fait effectivement franchir toutes les bornes du ridicule collectif: l’indignation hors normes comme si la France sombrait en dictature pétainiste et la réaction contre-productive et déplacée de François Hollande après ce fait divers politique – j’insiste sur cette expression qui en a emmerdé certains – sont apparues comme une diversion bruyante en décalage total avec la réalité des souffrances du pays. Et je dois reconnaître que j’y ai participé en y consacrant un billet avec deux jours de retard sur l’arrestation de la gamine; puis un second sur le trouble général, puis encore un troisième à l’occasion de ma chronique hebdomadaire après l’intervention de Hollande.
Quatre semaines plus tard, je ne suis pas certain qu’on ait bien réalisé à quel point cette excitation n’a servi à rien, bien au contraire.
A bon entendeur…
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.