Cécilia, Carla, Valérie, Julie et les autres


Guy Birenbaum s’énerve qu’on appelle au respect de la vie privée à l’égard de François Hollande, alors qu’on sur-utilisait les frasques privées/publiques de Nicolas Sarkozy.

« On » ? Nous tous sans doute. Toutes celles et tous ceux qui plus ou moins publiquement ont appelé à un devoir de discrétion. Sont-ils si nombreux ? Non.

1. Guy a raison sur un point: la transparence de ces choses-là est (malheureusement) totale et inévitable. Nous n’énumèrerons pas la liste, trop longue, de toutes les raisons technologiques et d’usage qui ont placé nos vies sur le devant de la scène générale, a fortiori quand on est président. La NSA, Facebook, Twitter, Instagram, les chaînes d’info, l’hystérisation permanente, etc… Il est impossible de contrôler.

2. Que le contrôle soit impossible n’empêche pas recul et réflexion. Chacun jugera de ce qu’il comprend et/ou veut retranscrire de cette affaire. Chacun(e) jugera qui instrumentalise quoi, et pour quel bénéfice. Hollande a échoué à sortir la vie privée de la vie publique. Mais a-t-on le droit de noter qu’il a tenté de nous rompre avec les bruyantes pratiques d’antant ?

3. A gauche, nombre de politiques ont expliqué qu’ils préféraient parler d’autres choses que cette affaire. Non pas tant parce qu’elle les gêne politiquement, mais parce qu’il y a plus grave ou plus sérieux (cf. les réactions de responsables et sympathisants du Front de gauche). D’autres politiques, plus simplement encore, ne veulent pas commenter parce qu’ils connaissent directement les protagonistes de l’affaire et qu’ils sont humainement gênés à commenter la chose.

4. Sur le Net, la retenue n’a même pas été de mise chez les supporteurs ou prétendus tels du président en place. Personne ne s’est retenu, personne ne se retient. L’autocensure a été inexistante, preuve que ce Web-là n’a pas les mêmes frontières que les politiciens oldschool. La réacosphère, elle, a aussi joué sa partition sur le tempo connu du « Lui-président-aussi » comme pour laver les frasques de son ancien mentor.

5. Certaines femmes, certains hommes politiques parviennent encore à « conserver » une vie privée. Elles/Ils sont moins exposé(e)s qu’un Président de la République, c’est évident. Mais tout laisse à penser que les Français, au moins celles et ceux qui sont sondés, détestent qu’un homme politique instrumentalise sa vie privée. Sarkozy, en son temps, a dégringolé dans les sondages de popularité quand son Bling Bling personnel a pris trop de place dans son agenda politique.

6. On ne m’enlèvera pas l’idée qu’il y a un fond de machisme dans la polémique du moment.

10 réponses à « Cécilia, Carla, Valérie, Julie et les autres »

  1. Ne dis pas « personne ne s’est retenu », c’est insultant pour ceux qui n’ont rien dit , ils sont nombreux. Ce ne sont pas forcément des blogueurs ou des journalistes mais ils sont présents sur les réseaux sociaux,les expressions « tout le monde, personne, jamais, toujours » me gêne toujours un peu Bonne journée .

  2. L’ami Guy a une fâcheuse, de mon point de vue, tendance à refuser de prendre parti, qui le conduit à refuser de voir que deux choses en apparence semblables peuvent être en réalité de natures radicalement différentes, au point qu’il serait possible de les hiérarchiser plutôt que de fermer les yeux et les jeter dans le même sac.

    Souvent le militant est myope, mais le militant du non militantisme l’est parfois jusqu’à l’aveuglement.

  3. Ce sont les politiques et les grands médias qui ont saintement
    appelé à la la réserve sur le privé, ce qui n’a pas empêché
    ces grands médias de relayer trés rapidement, abonbammen tes informations
    de Closer. (alors pourquoi avec cet avis ?).

    Bien sûr on a eu droit à un sondage soi-disant concluant et démonstratif
    comme quoi 77 % des gens n’aurait pas leur opinion modifiée par le spectacle
    pittoresque et grandiguiignolesque de la vie privée de Hollande.

    Seulement on fait semblant d’oublier que environ 75 % des gens ont
    déjà une mauvaise opinion de Hollande, certainement ces dernières « révélations »
    nes les ont pas fait changer d’avis. A moins bien sûr qu’ils jugent que le côté
    sportif et désireux de jeunesse ne soient transposable à sa Politique …

  4. Un fond de machisme ? Un fond seulement ?

    Un président n’a pas à faire vœu de chasteté et de moralité, et s’il n’y avait pas ces cucuteries de première dame, tout serait bien plus simple. Elie Arié a écrit un billet dans lequel il inverse les rôles. Que se passerait-il si la première dame était un premier homme, qu’on traiterait comme une première dame ? Impensable, ridicule. C’est en gardant cette tradition anachronique de première dame que le fond de machisme remonte jusqu’à déborder de la soupière. Le jour où Hollande a dit qu’il ne ferait pas la une des magazines pipols , il aurait mieux fait de la fermer: on ne peut pas faire taire les pipols, encore moins les moraliser.

  5. Avatar de Charles Michael
    Charles Michael

    @Suzanne
    Machisme ? j’aurai tendance à parler d’archaïsme, sans accuser aucun sexe dit beau ou fort suivant les vieilles mais tjrs vivantes expressions.
    Vivantes comme vécues, car si en des temps anciens et/ou dans des espèces au cerveau moins complexe (quoique nous n’en savons rien) le mâle dominant avait plus accès voir un accès exclusif aux femmes , un archaïsme qui semble persister dans certaines places ou morceaux de civilisation, il faut admettre aussi qu’après quelques millénaires d’évolution des civilisations ce type de rapport pour certain et certaines n’a pas beaucoup évolué.
    Comment épouser un Millionaire (une vieille comédié Hollywoodienne) a juste légérement muté avec l’extraordinaire priorité donné au spectacle, vers le coeur du rapport de force: comment épouser (ou plutot s’accoler) avec un mâle fameux et puissant.

    La réciproque est assez rare, même aujourd’hui et peut-être plus qu’hier.

    Et c’est là, où le machisme comme explicatif est un peu réducteur. puisqu’il y a cette fameuse compétition (compétitivité tout à fait « normale ») sur ces brillants objets, signifiants, du désir de statut social.

  6. Charles: oui, vous avez raison, finalement.

  7. ce genre d’histoire est monnaire courante depuis la nuit des temps en politique en France notamment
    Les journaistes étaient à l’affut , habitués à l’exhibitionnisme de nabot preum

  8. Bon, les hommes qui se vivent en politiciens et recherchent le pouvoir ont apparemment un excès de testostérone auquel semblent sensibles un certain nombre de femmes (dixit Cécilia, l’ex de l’ex, mais ce n’est pas un scoop).
    Les femmes politiques n’ont pas encore ce genre de problème, difficile d’imaginer un (ou) des « mec » s’assumant « l’amant » d’une femme chef d’état ou de gouvernement – ou la candidature d’une femme politique s’affirmant ouvertement lesbienne! (pour un homme, ça commence à passer – la moitié de l’électorat étant féminin) – pour une femme, ce n’est pas encore gagné. Il faut encore être mariée, si on se présente sur une liste « de Droite », de préférence avec un des enfants, éventuellement célibataire assumée, divorcée, pacsée si l’on a moins de 35 ans

  9. Je rappellerai que Guy Birenbaum est l’un des premiers à avoir dénoncé l’hypocrisie des milieux médiatiques au sujet du « respect de la vie privée » des hommes politiques (cf. son ouvrage Nos délits d’initiés, mes soupçons de citoyens, Stock, Paris, 2003). A l’époque, il avait été lynché pour voyeurisme par les grands éditocrates qui aujourd’hui se gargarisent des « amours présidentiels » ou font mine aujourd’hui de les découvrir. Beaucoup de journalistes lui en ont voulu d’avoir insisté sur les rapports de connivence (amoureuse, voir sexuelle) entre journalistes et politiques. Lors de la promotion de son livre, je me souviens qu’il avait été bien seul. Il faut croire que les temps ont changé. L’énervement de Birenbaum est compréhensible.

    Maintenant, sur le fond de cette affaire, il n’y a rien d’étonnant. Valérie Trieweiler s’était elle-même disqualifiée depuis son twitt écoeurant contre Ségolène Royal alors en pleine campagne législative. Elle a commis un très grave impair en prenant fait et cause pour Olivier Falorni et en humiliant publiquement la mère des enfants de François Hollande. Tant pis si je donne l’impression de faire de la psychologie de bazar, mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que le président de la République ait pu lui en vouloir et désirer prendre du large. La jalousie maladive de Trieweiler la rendait totalement incontrôlable et dangereuse pour le président de la République. C’est la triste réalité des choses. Il n’y a qu’à voir sa réaction théâtrale : une hospitalisation… rien que ça. Si on devait envoyer à l’hosto tous les cocus du pays, la sécurité sociale n’y survivrait pas.

    Nous verrons bien ce qu’il en est. Si le virage conjugal du président se confirme, ce sera une bonne chose pour lui.

  10. en effet elle a l’air d’être un peu ch.. .

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