On peut, on doit critiquer le rétrécissement libéral de François Hollande si l’on n’y croit pas. Me concernant, Hollande fut mon candidat de « synthèse », un homme capable de convaincre de l’extrême gauche au Modem de voter pour lui pour nous débarrasser de l’Autre.
Je n’oublie pas cette victoire, je constate la réalité du jour. Hollande est revenu à son coeur, son âme politique. Evitons ici les étiquettes. Hollande a toujours été trop « à droite » pour moi. Son envie de résoudre le déficit des comptes publics est louable et nécessaire. Mais il fallait un équilibre qui n’est plus là.
Hollande a été élu par une majorité protéiforme. Que les vrauchistes clament qu’ils se sentent trahis aujourd’hui est une mauvaise posture. Ils savaient bien, en mai 2012, que le résultat de l’élection de François Hollande n’était pas le seul résultat du soutien de Mélenchon et consorts. On ne fait pas 52% des voix au second tour avec les 11+29 du premier tour.
Cette arithmétique mérite un peu de décence.
Cela n’empêche pas d’être énervé, en colère, en désaccord. Il faut juste savoir poser les bons termes sur les bons maux.
J’entendais hier quelque commentateur clamé sa HAINE de Hollande puisqu’il parlait « d’ennemi à abattre ». Je cherche et trouve facilement ces expressions. Elle témoigne de tout ce que je déteste en politique. Qualifier l’adversaire politique le plus proche d’ennemi pour cliver davantage. Pire, certains auteurs de ces formules totalitaires sont sans doute sincères dans leur HAINE. Haïssons-les donc.
Car il faut respecter toutes celles et tous ceux qui ont voté Hollande le 6 mai dernier. Il y a mon pote centriste, et l’autre vrauchiste. Les amis socialistes, les copains et copines écologistes.
Je désapprouve ce que fait Hollande aujourd’hui, et sans doute pour longtemps. Hollande en a oublié un paquet, dont moi. Mais tout le monde s’en fiche et c’est normal. Le plus important est ailleurs.
La vraie question est de savoir/comprendre comment nous arriverons à changer les choses. La posture critique, si elle éclaire quand il y a l’espoir d’une alternative (comme avant 2012) entraine aigreur et dépression quand ce même espoir d’alternative positive a disparu. Cet espoir a aujourd’hui disparu. Le Front de gauche, à cause ou grâce à Mélenchon (cochez la case) a choisi d’exclure celles et ceux qui n’étaient pas à 100% d’accord. Dont acte. Reste, en face, Marine Le Pen.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.