Ils n’ont pas aimé, à l’UMP et dans l’entourage du candidat sortant, la communication coup-de-boule de Najat Vallaud-Belkacem. Dimanche, la porte-parole de François Hollande n’y est pas allé de main morte.
Sur la forme comme sur le fond, elle a eu mille fois raisons.
1. Il fallait répliquer.
« Nicolas Sarkozy l’a compris, il ne gagnera pas l’élection présidentielle à la loyale » écrit l’élue lyonnaise. Elle a raison.
Avant qu’il n’entre en campagne et depuis qu’il est entré en campagne, Nicolas Sarkozy a choisi d’accuser Hollande de tous les maux, de toutes les tares: menteur, couard, indécis. La mauvaise foi était manifeste. Il fallait être brutal pour éviter le débat. Sarkozy ne débat pas des propositions de Hollande. Il rejette ce débat. Il préfère le coup de boule. Et bien justement, il était largement temps de répliquer.
2. Il faut rester antisarkozyste.
Le candidat sortant cherche aussi à éviter que le scrutin présidentiel ne se transforme en référendum contre sa personne. Il a raison. Il est impopulaire comme rarement sous la Vème République depuis l’automne 2007. C’est tout l’intérêt de la communication de Najat. Elle rappelle brutalement les références politiques externes de Nicolas Sarkozy. L’homme voudrait se draper en « Merkel au masculin » matiné de libérateur du monde arabe. Berlusconi a été son premier mentor, et on se souvient de la légèreté avec laquelle il s’est rallié à Poutine aussitôt élu.
3. Sarkozy n’aime-t-il plus Berlu et Poutine ?
Pourquoi donc Sarkozy serait-il gêné d’être comparé à ses amis Poutine et Berlusconi ? Il n’a jamais eu mot de travers à leur encontre. Il est bien drôle de constater que la comparaison avec Poutine et Berlusconi, deux chefs d’Etat dont Nicolas Sarkozy n’a jamais renié le soutien, a fait sortir de leurs gonds quelques pontes de l’UMP et du clan Sarkozy. « Le vrai modèle de Nicolas sarkozy n’est pas Angela Merkel, mais un mélange de Silvio Berlusconi et de Vladimir Poutine, avec le vide idéologique de l’un et la brutalité des méthodes de l’autre. » a écrit Najat. Vide idéologique ? Bien sûr! Sarkozy avait fait de la triangulation de l’adversaire son ADN stratégique: emprunter à l’autre ce qu’il faut pour le coincer ou le ringardiser. Comment voulez-vous que tout cela donne quelque chose de cohérent ? En 2012, il joue ainsi au gaulliste repenti qui redécouvre bien partiellement les vertus du référendum.
4. Sarkozy et la contre-façon
« Le Nicolas Sarkozy qu’on cherche à vendre aux Français est un faux, une contrefaçon, un produit de contrebande imaginé par des cerveaux d’extrême-droite et revendu par des valets sans morale comme Xavier Bertrand, qui ne prennent même plus la peine de justifier l’injustifiable en préférant insulter l’adversaire. »
La campagne de Sarkozy atteint des sommets artificiels inégalés: il fait campagne depuis des lustres sans l’avouer, joue la proximité en faisant déguiser ses gardes-du-corps en piétons, décore de figurants contraints ses visites de terrain, etc. En coulisses, ses maîtres-à-penser ont financé des milliers de sondages depuis 2007, sans sanction.
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