Dominique Voynet s’est confiée au Monde pour prôner le « ni-ni » – ni Front de gauche, ni PS hollandais. C’est son droit. Elle a aussi raison de rappeler que (1) EELV ne pèse plus grand chose politiquement (voir rien du tout); (2) que la ligne politique de ce parti est incompréhensible, tant EELV est écartelée entre les pro-Duflot et les pro-Placé;
Le PS aussi est divisé, mais pas au moins de faire scission malgré les raclées qu’il accuse de scrutins en scrutins. Hollande laissera sans doute, comme Mitterrand, la gauche dans l’état où il l’a trouvé.
Voynet note aussi qu’il y a davantage d’écologistes en dehors d’EELV qu’en dedans.
Ce dernier constat est un comble. Je vote écolo depuis bientôt 25 ans, à deux exceptions près – le scrutin présidentiel, et tous les scrutins depuis 2012 où le Front de gauche a eu tout mon soutien. Il y a 25 ans, les Verts étaient enfin de gauche, on était sorti des « Lalonderies » mitterrandiennes et des bêtises ni-gauche ni-droite d’Antoine Waechter. En 2009, j’ai suivi le mouvement d’ouverture aux amis de Nicolas Hulot. Les Verts se « recentraient ».
Mais leur état actuel est incompréhensible. La politique conduite par Manuel Valls est un Canada Dry écologiste. EELV s’est rétrécie car les gens vivent une crise sociale et personnelle depuis bientôt 8 ans, et que l’immense majorité de nos responsables de gauche sont alignés sur le même présupposé que ceux de droite: il faut faire croître ce fichu PIB pour s’en sortir, et qu’importe si l’indicateur est faux et incomplet.
La crise nous a plongé dans le court-termisme. Tout l’inverse de l’écologie politique.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.