« Ce n’est pas l’abstention qu’il faut comprendre mais ce qui fait que la gauche s’est fait piquer le social et la laïcité par Marine Le Pen et ce qui fait que certains, à gauche, se croyant propriétaires de tout, empêche les autres d’en parler. »
Nicolas a relancé la balle, dans deux billets sur son blog. Il a raison. La progression du FN ne laisse pas indifférent. Le FN a surgit dans ma vie politique en 1983. J’avais 13 ans.
Il y a deux interprétations principales à la progression du FN.
Certains expliquent que la « vrauche » n’y comprend rien, a délaissé la laïcité et l’identité, la communauté et la misère, pour s’enfermer dans des postures bien-pensantes et perchées, des postures moralisantes et hors sol, etc, etc, etc.
D’autres répliquent que c’est la gauche gouvernementale qui a abandonné le peuple, les pauvres, la politique. Qu’à force de multiplier les discours dits « réalistes » qui propagent l’idée qu’il n’y a plus d’autres politiques possibles que de se plier à la loi de ceux qui comptent et possèdent, cette gauche de gouvernement a désespéré tous les Billancourts de France.
Essayons de sortir du mauvais débat. Celui qui promet que les uns ont forcément raison contre les autres. Et vice versa.
On ne peut plus faire la moitié de l’analyse. Le FN progresse parce que la Vrauche ne comprend plus – faire la leçon ne sert à rien – et la Groite lui sert la soupe par son incapacité à agir sur le réel, par son obstination à défendre le statu quo. J’ai écrit cela en réponse, courte, à Nicolas.
J’aurai pu dire que la Vrauche a raison de pointer la désespérance, et la Groite de tenter d’agir sur le réel. Mais ce serait faux et incomplet. Vrauche comme groite s’abritent encore derrière des postures.
La Vrauche agace puisqu’elle capte dans le discours la légitimité de gauche. La Groite énerve parce qu’elle ne sait plus ce pourquoi elle a été élue.
Les « brevets » de gauchitude ne sont plus vraiment le sujet pour les adultes que nous sommes. Le sujet de savoir si la gauche de gouvernement aide les plus fragiles avec des arguments et des pratiques différentes de ceux, connus, de la droite (« attendez que le gateau grossisse pour le partager« ). Ma réponse, mon humble réponse est actuellement non. Le pire est qu’Hollande et Valls semblent applaudir à cette légitimation d’arguments qui pourtant n’ont jamais été validés par une quelconque réalité autrement que pour faire perdurer ces incohérences injustes
Je vais aller un chouille plus loin: voter pour des gens ou en soutenir d’autres qui t’expliquent qu’on n’a pas d’autre choix que de suivre la « réalité » ne mérite ni vote ni soutien.
Autant laisser passer cette « réalité« .
Et s’abstenir.
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