Dans une tribune publiée hier par Politis, l’essayiste fustige la fusion des listes PS et « gauche sociale et écologiste » dans la région Rhône-Alpes-Auvergne pour le second tour des élections régionales dimanche.
Il la fustige sur la base d’un raisonnement qui me semble triplement erroné.
- Cette fusion affaiblirait les positions de l’opposition de gauche: « Nous ne pesons plus lourd sur le plan des suffrages et notre seule force reste celle de nos projets. » En d’autres termes, mieux vaudrait rester minoritaire dans l’opposition que minoritaire dans une majorité locale. J’ai quelque doute sur cette position en absolu, mais le cas présent est différent: faudrait-il laisser l’exécutif régional à la droite, de surcroît celle incarnée par Wauquiez ? Et si cette fusion des listes de gauche échoue, la gauche non-PS pourra se féliciter d’avoir peut-être quelques sièges d’opposition pour se faire entendre.
- On ne devrait pas fusionner avec un parti qui ne serait plus socialiste (Paul Aries mets des guillemets sur le mot socialiste accolé à Parti dans toute sa tribune). On ne devrait pas fusionner avec un parti « responsable de la droitisation de la société et de la montée du F-Haine« , explique-t-il. Le PS n’est pas le seul responsable de la droitisation de la société et de la montée du FN. Sur le premier argument, on peut et on doit regretter que les instances du PS aient repris nombre d’arguments droitiers. Mais il ne faut pas pousser. Accuser le PS d’être responsable d’une crise économique bientot décennale, de la montée du terrorisme depuis les guerres en Irak, et plus généralement de toutes ces évolutions anxiogènes qui poussent une large fraction de la population dans des attitudes de repli sur soi est assez court, voire complètement faux.
- Il s’agit d’une élection locale, pour décider de qui votera les budgets de nos routes et de nos lycées. Pas d’une élection nationale. Plaquer des raisonnements nationaux, comme le fait le FN, à des scrutins locaux, n’est pas pertinent.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.