Je n’avais pas voté pour Martine Aubry aux primaires de 2011. J’aurai peut-être dû. La fidélité à Ségolène Royal.
5 ans plus tard, je la remercie, un peu.
« Il est des vérités désagréables à dire, mais il est des moments où il faut savoir les mettre en pleine lumière. Trop, c’est trop ! Les motifs d’insatisfaction sur les politiques menées depuis 2012 n’ont pas manqué, et nous-mêmes, comme d’autres n’avons pas manqué d’alerter. Depuis quelques mois, ces désaccords se sont mués en une grande inquiétude. La colère populaire s’est confirmée sans appel par quatre défaites électorales successives. Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés. Bien sûr, nous n’oublions pas les succès de la COP 21, la priorité donnée à la lutte contre les inégalités à l’école, les avancées de la loi santé. »
Avec retard mais avec sincérité, Martine Aubry co-signe un ras-le-bol dans les colonnes du Monde qui résume un dégout, un désespoir, une sidération qui en emporté plus d’un, progressivement, plus tôt, dans ce quinquennat.
Oui, trop c’est trop. Cela fait quelque temps qu’on le sait, qu’on le braille.
Cela fait quelque temps que vous n’entendez pas.
Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés .
L’ANI, puis la réforme des retraites, le Pacte irresponsable et la nomination de Valls furent les gouttes de trop dans un vase trop plein. La gauche est ainsi faite qu’on a chacun des limites personnelles qui correspondent à nos curseurs. La déchéance de nationalité, et maintenant la loi El Connerie.
Et après ? C’est quoi la suite ? La Sarkollande est un bateau à la dérive.
La tribune du jour, ce mercredi 24 février 2016, est une boucherie pour la Hollandie.
« Qui peut imaginer qu’en généralisant les possibilités de ne plus payer les heures supplémentaires en heures supplémentaires –calcul sur trois ans de la durée du travail, rémunération au forfait dans les PME, possibilité de déroger à un accord de branche pour les majorations….-, on améliorera la situation de l’emploi en France? Qui peut faire croire qu’augmenter le temps de travail va diminuer le chômage ? »
Martine Aubry ne soutiendra pas Jean-Luc Mélenchon, et l’inverse est sans doute vrai. Martine Aubry n’est pas seule, elle n’est que co-signataire. Elle signe tard une tribune que nous aurions pu signer plus tôt.
Il faudra pourtant que ces gens se parlent et réfléchissent à autre chose. En commun, et au-delà des désaccords. Il faudrait beaucoup de choses; que Melenchon oublie sa rancoeur sincère de 2012; que Aubry et consorts se décident à rompre, vraiment, avec l’autre de l’Elysée. Et, plus important encore, que chacun décide en son âme et conscience, d’agir seul et en premier sans attendre que l’autre fasse le premier pas. C’est cela, la politique. Un peu de grandeur de temps à autre.
François Hollande est un irresponsable. Au sens littéral du terme. Un gars déconnecté de ses propres engagements, un premier ministre hors sol qui se croit le Tony Blair de service.
Martine Aubry, réveillez vous.
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