Il était bizarre ce dimanche 20 novembre.
Un sondage donnait 15% de sympathisants de gauche ayant voté à la primaire de droite. C’est peu, très peu. En 2012, Hollande a certes recueilli 81% des électeurs de Mélenchon au 1er tour, mais quand même 29% des électeurs de Bayrou. Et lors de la primaire précédente, en octobre 2011, BVA avait estimé que 15% des votants du premier tour étaient des sympathisants de droite et d’extrême droite.
4 millions et quelques de votants, c’est-à-dire à peine 10% du corps électoral français, c’est très bien; mieux que la primaire socialiste de 2011 où nombre d’électeurs se sont ralliés à Hollande au second tour (dont votre serviteur).
Vers 21h30, on nous annonçait Sarko défait dès le premier tour. Fillon en tête, ce parfait compromis entre la droite réac (quasi-abrogation du mariage gay, suppression de 600 à 700 000 postes de fonctionnaires; etc.) et la droite gaulliste, celle qui se rappelle que la France est plurielle.
Les électeurs de droite les plus motivés ont choisi le candidat de droite le plus motivé. Et quelques centaines de milliers de sympathisants de gauche ont permis à Juppé de se qualifier devant Sarko.
Quelle ironie.
Fillon est aussi le candidat favori de Sens Commun, ce groupuscule anti-mariage gay. Voilà où serait le centre de gravité de la droite qui vote à la primaire de droite.
Voilà.
Nous écrivions que les candidats « raisonnables », comme Juppé, Hollande ou Macron, c’est-à-dire ceux qui sonnent faux mais doux aux oreilles d’une majorité des éditocrates ne tiendront pas et se feront balayer. Nous écrivions que Juppé perdrait face à Le Pen. Il a déjà échoué face à Fillon. La victoire de Fillon est un coup de plus contre le social-molletisme de gauche (version Hollande) ou de droite (l’axe Juppé/Bayrou/Macron) .
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