La formule est rude, je vous l’accorde. Elle correspond pourtant à l’exacte nausée que suscite cette déclaration, gentiment, sadiquement ressortie des archives (récentes) par l’équipe Juppé.
« J’ai écrit que l’avortement était un droit fondamental. Ce n’est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c’est que c’est un droit sur lequel personne ne reviendra. Philosophiquement et compte tenu de ma foi personnelle, je ne peux pas approuver l’avortement. »
François Fillon
Dimanche soir, il y a eu cette stupéfaction assez cocasse: des gens de droite ont voté pour le candidat le plus fidèle à la droite qui n’était pas d’extrême droite agitée comme Sarko savait l’être. C’est une surprise, si, si, si. Une surprise dont nous avons peine à nous remettre.
Il suffit que Fillon rassemble 44% de 4 millions (soit une dizaine de pourcents de l’électorat) pour que l’Express s’exclame que la France a un « désir de droite ».
Disons-le autrement. 90% des électeurs ne se sont pas déplacés pour cette primaire de droite. Ce n’est pas nier le succès de cette primaire que de rappeler cette évidence. Mais maintenant, il faut réaliser.
Cette primaire de droite rappelle surtout combien cette droite est primaire. Qui peut oser, en 2016, remettre en cause le droit des femmes à disposer de leur corps ?
Qui peut oser semer le doute là-dessus ?
Le maire de Bordeaux a demandé à son rival, mardi 22 novembre, sur Europe 1 de clarifier sa position sur l’avortement, qualifiée d’« ambiguë », en se fondant sur des déclarations passées de son opposant. Lequel avait assuré qu’il ne changerait pas la législation sur le droit à l’avortement, même s’il était, en tant que croyant, personnellement opposé à cette pratique.
Qui peut oser placer le droit à l’avortement comme un sujet de débat en 2016 ?
« J’ai écrit que l’avortement était un droit fondamental. Ce n’est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c’est que c’est un droit sur lequel personne ne reviendra. Philosophiquement et compte tenu de ma foi personnelle, je ne peux pas approuver l’avortement. »
François Fillon
Ce n’est plus la droite, c’est la Réaction.
Vous êtes en France. En 2016. Il y a deux très potentiels présidents de la République qui débattent du droit à l’IvG.
La honte.— Juan (@Sarkofrance) 22 novembre 2016
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