« Marine Le Pen, vous symbolisez l’esprit de défaite. »
« Emmanuel Macron, vous êtes le candidat de la soumission. »
Le ton a été donné très vite, trop vite. Ce débat unique du second tour de l’élection présidentielle a ensuite tourné au pugilat permanent. Les deux candidats sont vite entrés dans le grand n’importe quoi, une cascade interminable d’invectives, d’interruption, laissant les deux journalistes quasiment silencieux et franchement inutiles.
« Je vous ai tout donné, Monsieur Macron », répétait-elle sans ne rien proposer. « Marine Le Pen, vous ne proposez rien » répétait Macron.
Reconnaissons à Macron son efficacité: il n’a rien cédé, il a justement taclé. Il a même évité le piège de la pédagogie libérale chiante. Macron était sympathique comme un produit bien pensé, bien vendu. Le Pen était odieuse, et surtout nulle et bête. Incapable d’argumenter sur son programme (les rares propositions qu’elle a fait n’ont pas dépassé le quart de son temps de parole), elle a multiplié les approximations, les insinuations et les mensonges sur la réalité.
« Madame Le Pen, vous êtes en train de lire une fiche qui ne correspond pas au dossier. »
Ce débat est parti fort. Marine Le Pen s’est fait désosser pendant la première demi-heure. Elle a ensuite accumulé les bêtises: elle a accusé Macron d’avoir vendu SFR, puis autorisé la vente de SFR par Vivendi à Numericable (faux). Elle ment aussi quand elle affirme que le chômage était moins élevé dans les années 90 avant l’Euro qu’aujourd’hui. Elle ment encore quand elle entame le chiffrage de son programme.
Macron: « Comment financez vous cela ? »
Le Pen: « Je rends leur argent aux Français »
Elle a ensuite multiplié les outrances. Par exemple, accuser Macron de complicité avec le fondamentalisme islamiste, il fallait oser. Elle a osé, et il était glaçant, ensuite, d’imaginer cette Immonde un jour au pouvoir: « Il faut éradiquer l’idéologie du fondamentalisme islamiste. Mais vous ne le ferez pas. Car vous êtes soumis. »
Bizarrement, Marine Le s’est très tôt, dès la première séquence, plonger dans ses fiches. Elle a surtout multiplié les bêtises. Ce fut incroyable mais ne nous y trompons pas. Donald Trump aussi disait des bêtises plus grosses que lui, et il a fini par gagner.
« Mme Le Pen, votre téléphone portable et peut-être vos dossiers sont fabriqués ailleurs. »
On croyait qu’il ne fallait pas débattre avec Marine Le Pen parce qu’elle était fasciste. Elle est surtout si nulle pour mériter autant d’attention.
Elle a même osé parler de moralité.
Marine Le Pen ne passera sans doute pas dimanche, mais il faudra une autre opposition à Macron que cette défaillante fasciste. Le Pen s’est révélé non pas seulement dangereuse mais ridicule. À force de bêtises sur tous les sujets, accompagnées d’un sourire grimaçant qui cachait mal son propre malaise, Marine Le Pen a rendu service à son adversaire. Le Pen est apparue comme elle, l’idiote utile d’un système politique et médiatique qui ne demandait pas mieux, idiote utile des islamistes terroristes qui ne demandent pas mieux qu’une dirigeante qui éructe la haine et affaiblirait nos renseignements; idiote utile des partisans de l’Union européenne telle qu’elle est àlvue l’impréparation crasse de ses propositions sur le sujet.
Bref, Le Pen est le repoussoir idéal qui permet de limiter la réflexion critique et l’opposition argumentée aux inégalités et travers du moment. Elle est l’idiote utile de tous les systèmes.
Bref, nous méritions mieux. Nous méritons mieux qu’un nouveau duo politique UMPS relooké a la sauce Macron contre cretinisme mariniste.
Votez contre Marine Le Pen si vous voulez ensuite dégager Macron. Tout commence le 8 mai.
« Pour être debout, je n’ai pas besoin de salir, madame Le Pen. »
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.