Qui en doutait ?
Samedi 17 novembre, les Gilets Jaunes ont montré qu’ils étaient divers, c’est peu de le dire. Il n’y a sans doute que les quelques militants macronistes pour n’y voir qu’un mouvement uni.
Certains Gilets Jaunes étaient violents, d’autres pacifiques. Ils n’étaient « ni de gauche, ni de droite ». Ils avaient des slogans contradictoires. Certains étaient détestables, d’autres étaient généreux. Nombreux n’étaient pas politisés et n’avaient jamais manifesté avant. D’autres étaient des militants chevronnés. Il y avait des homophobes et des défenseurs des libertés individuelles, des racistes et des anti-racistes. Il y avait des syndicalistes, des petits patrons, des salariés non syndiqués, des hommes, des femmes, des enfants, des mots d’ordre en tous genres, mais une dominante, le ras-le-bol contre la politique du gouvernement.
Il y a eu plus de 500 blessés, une femme « Gilet Jaune » tuée par une automobiliste effrayée dès samedi matin, une quarantaine de blessés dont une poignée gravement.
Ça s’appelle un mouvement spontané. C’est exactement comme cela un mouvement spontané et populaire; cela ne se déroule pas toujours bien. Ce n’est pas toujours propre. Ça peut même déraper en pire; ça peut dégénérer. Mais la façon dont ce mouvement se déroule, en mal ou bien, ne change rien au fond du sujet: le ras-le-bol.
Samedi, et surtout dimanche puis lundi, il est deux choses au moins qui ne furent pas confuse, la trouille du pouvoir et des ses suppot(eur)s avant la manifestation; la morgue des mêmes à l’encontre des Gilets Jaunes après le mouvement.
Il fallait suivre les comptes officiels de la macronista qui recensaient avec application les dérapages des Gilets Jaunes, et uniquement ceux-là, pour les accompagner parfois d’insultes. Pas un mot sur le fond des souffrances
Il fallait voir cette mobilisation soudaine de ces éditocrates qui s’étaient tus avant la manif, effrayés par ces sondages qui donnaient 75% de soutiens au mouvement. Les voilà ragaillardis dans leur mépris de classe maintenant que le Grand Raz-de-Marée n’a pas eu lieu dans la rue.
Ils sont lâches et ils se lâchent.
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