Il y a deux mois, certains socialistes (et d’autres) avaient publiquement critiqué l’opposition systématique contre Nicolas Sarkozy, la qualifiant de « pavlovienne« , à propos de l’opposition socialiste (moins 2 voix) à la réforme institutionnelle.
La position récemment défendue par Authueil sur le fichier Edvige me semble témoigner d’une démarche tout aussi pavlovienne, mais pro-sarkozyste cette fois-ci. Un besoin de contredire l’élan humaniste, presque « gauchiste », de certains blogueurs (dont l’auteur de ce billet).
« Il faut que je les contredise« , semble dire Authueil à ceux qui s’indignent « évidemment » contre le fichier Edvidge. Que l’officialisation par décret de ce fichier emporte l’opposition de la gauche, de Bayrou, de la totalité des associations de droits de l’homme ne trouble pas Authueil. Ne doutons évidemment pas de son humanisme.
Mais, très sincèrement, très simplement, et sans aucune autre volonté que celle d’exprimer le plus clairement ma pensée, je résumerai ma réaction ainsi : certains débats vous projettent plus loin que leur objet. Ils vous font penser à des combats plus durs, à d’autres situations historiques plus rudes. Quitte à vous glacer le sang à cette simple pensée, ils vous conduisent à répondre à cette double question, totalement théorique, totalement fantasmée :
Dans quel camp serait-il ? Et moi, dans quel quand serais-je ? Et la réponse parfois vous glace le sang.
Sans rancune.
« Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas communiste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les sociaux-démocrates
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas social-démocrate.
Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas syndicaliste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les catholiques
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas catholique.
Lorsqu’ils sont venus
chercher les juifs
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester. »
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.