Qui souhaite sauver le trader Ryan ?


Les « méga-crises » génèrent leur sauveur (nous avons le nôtre, paralysé pendant 15 jours) et leurs réflexes d’union nationale. Le tsunami boursier qui frappe le système n’a pas manqué de susciter des vocations. François Fillon a appelé à l’opposition à l’union nationale.

Pourtant, l’union nationale est un concept exigeant.

1. Le pouvoir se partage : le gouvernement devrait démissionner. Sarkozy devrait négocier un programme avec l’opposition, et mettre de côté son activisme individuel et son égocentrisme bling bling. Fillon devrait remettre son mandat en jeu. Ce n’est pas ce qu’il propose. Son union nationale est un slogan de survie politique. Aux Etats Unis, John McCain est en passe de disparaître noyé dans la tempête. En france, Sarkozy, Fillon & Co s’accrochent au radeau. La crise est pour eux une excellente nouvelle nouvelle. Elle cache leur échec. Elle justifie des mesures de rigueur contre les plus faibles.

2. L’union nationale n’est pas sans risque. Elle solidifie l’extrême droite, jamais incluse (et heureusement) dans une telle union. Le pays devient clivé. C’est « tous contre elle« .

3. l’union nationale ne signifie pas le ralliement sans débat à la casse sociale sarkozyste. « le sens de l’intérêt général doit l’emporter sur celui des intérêts particuliers, la volonté d’unir nos forces et nos idées doit supplanter le goût de nos divisions » a demandé Fillon. Ah bon ?

4. L’union nationale est impossible dans le cas présent. La crise est d’abord et immédiatement boursière. La souffrance est surtout, et depuis longtemps sociale. Qui souhaite sauver le trader Ryan ? Pas la gauche, de Besancenot à Royal. Sans doute pas le Modem de Bayrou non plus (quoique – à valider).

Une union nationale ? Oui.

Certainement.

Mais pas la leur.

3 réponses à « Qui souhaite sauver le trader Ryan ? »

  1. tout dire en peu de mots. c’est limpide. merci.

  2. […] a pressé son monde. Roulement de tambour, sourcils froncés, “il faut y aller“. Après le chantage à l’union nationale il y a 10 jours, voici celui de la déclaration de guerre au fléau de l’instabilité […]

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