Les jeunes délaissent les blogs au profit de Facebook. On peut comprendre la primauté accordé à Facebook par la (très) jeune génération. Le réseau social est une activité … sociale, là où le blog est un média, politique ou intime, ludique ou informatif. Jean Véronis rappelle sur son blog les conclusions d’une étude de février dernier: « par rapport à 2006, le nombre d’adolescents et jeunes adultes qui tiennent un blog a diminué de moitié« .
Serait-ce déjà la fin ?!? Pas vraiment.
Primo, Véronis note que les estimations initiales du nombre de blogs réellement actifs en France, comme ailleurs, étaient souvent fantaisistes. Pour la simple petite France, certains lançaient des chiffres aussi astronomiques que 10 ou 15 millions de blogs. Des chiffres infondés. Secundo, l’évolution du nombre de blogs par plate-forme varie : si skyblog, canalblog ou overblog ont semblé marqué le pas à compter de 200è, wordpress et Blogger ont continué leurs progression. Tertio, « si la proportion d’adolescents blogueurs diminue, celle des adultes augmente (de 7 à 11% entre 2006 et 2009). » La messe n’est pas dite. Editer un blog est un exercice exigeant, quel qu’en soit le but, la fréquence de mise à jour, le lectorat visé.
Récemment, certains blogueurs politiques se sont sentis lassés, au point de ralentir leur rythme de publication, voir carrément d’arrêter toute activité blogosphérique. La raison invoquée ? Si l’on met de côté une éventuelle fatigue personnelle (un point primordial), l’impact du blog sur le débat politique apparaît comme une raison majeure. Comment faire pour démultiplier les influences individuelles ?
Il n’y a pas de réponses simples. Citons-en quatre, en vrac.
1. Les blogs débordent dans l’univers médiatique national s’ils sortent des scoops: videos à buzzer, rumeurs, etc; Ils peuvent en mourir, car le blogueur n’est souvent ni journaliste, ni avocat.
2. Les blogs ne doivent pas viser une éphémère apparition dans les médias classiques (presse, radio, tv) comme le graal de leur existence. Evidemment, cela fait toujours plaisir. Mais ce n’est pas le but.
3. Le blogueur politique peut trouver avantage à diffuser son contenu le plus largement possible, et négliger en conséquence la simple audience de « son » blog personnel. Je ne citerai que l’exemple que je connais: Sarkofrance. Un billet quotidien moyen est lu environ 2000 fois sur Sarkofrance, 2 à 4000 fois sur Marianne2, sans compter Cozop (systématiquement), Feedburner (1000 lectures sur 2700 abonnés), et quelques reprises sur Betapolitique et divers sites politiques. Au total, j’estimerai prudemment à 8000 le nombre de visites quotidiennes.
4. Les blogs politiques touchent une audience géographiquement diverse. Avec leurs lectrices et lecteurs, ils forment, involontairement ou pas, une communauté qui peut démultiplier les arguments. L’importance du lectorat est crucial. Non pas pour l’égo, mais pour la motivation, l’encouragement réciproque.
Ne vous découragez pas.
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