Quelques heures avant l’intervention de Nicolas Sarkozy lundi dernier, certains confrères blogueurs ont reçu Séverine Tessier de l’association Anticor. Cette dernière est mal connue, malgré 3 000 adhérents et sympathisants.
Séverine Tessier, porte-parole d’Anticor, redoutait lundi dernier la création d’une commission pour éventuellement fixer des règles en matière de conflit d’intérêt. Ce fut exactement ce qui se passa. Pour le reste, voici quelques informations glanées au fil de cet entretien instructif…
– le rapport de l’IGF n’est pas indépendant, puisque sous la tutelle du ministre du budget.
– Environ 15 000 postes aux impôts ont été supprimés. On affaiblit ainsi la lutte contre la corruption et la fraude fiscale.
– La fraude fiscale n’est pas mentionnée dans la fameuse révision générale des politiques publiques (RGPP). D’autres luttes contre la fraudes, notamment sociales, font pourtant partie des objectifs retenus.
– Anticor réclame une commission de déontologie pour clarifier les éventuels conflits d’intérêt de personnalités politiques.
– Le pouvoir citoyen ? « On va arrêter de se mentir, on n’est plus en démocratie. » La phrase peut paraître provocante. pourtant, l’expllication est limpide. Les contre-pouvoirs ne sont plus institutionnels mais citoyens, parfois médiatiques. Mais la justice, ni le parlement n’assure de véritables contrôles. « Le parlement devrait s’auto-dissoudre. »
– Severine Tessier est confiante dans la prise de conscience collective sur ces phénomènes de corruption, ou de simples conflits d’intérêt. Mais elle s’inquiète de la dimension culturelle de la lutte contre la corruption qui existe à tous les niveaux.
– Elle suggère quelques idées simples pour contrer les lobbies, comme leur proscrire l’accès physique aux institutions.
– République irréprochable ? « Dès qu’on met un qualificatif derrière le mot République, il faut s’inquiéter« .
Vous trouverez un compte-rendu de cet entretien très complet chez Vogelsong.
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