L’autre projet des retraites

Il y a quelques jours, au lendemain de l’émission « A vous de juger » sur France 2, le Monde s’amusait à titrer sur les divergences de l’opposition en matière de réformes de retraites. L’attaque est un peu facile, une petite manipulation médiatique de plus. Sur ce sujet, les divergences existent aussi bien à droite qu’à gauche. L’opposition, par définition, n’est pas au pouvoir, ne conduit pas les affaires de la nation, et n’a pas pu lancer de négociations basées, notamment, sur un rapport de force électoral pré-établi. A droite, on a entendu des critiques contre l’insuffisance de la réforme, le trou de 15 milliards d’euros annuels laissés en 2018, ou  les prévisions économiques fantaisistes. Présenter la droite unie derrière le projet gouvernemental et la gauche désunie alimente l’argumentaire sarkozyen selon lequel il n’y a pas d’autres alternatives.

Or justement les idées fourmillent. Je vous renvoie bien volontiers vers ces sites qui détaillent d’autres arguments :

– Le site Exigences Citoyennes publie les contributions de Gérard Filoche (inspecteur du travail), Olivier Dartigolles (PCF), Willy Pelletier (Copernic), Alain Lipietz (Les Verts/EE), Daniel Gascard (FSU), E. Coquerel (PG), et Laure Jouteau (Osez le Féminisme). Vous y lirez notamment pourquoi le recul de 60 à 62 ans n’est pas inévitable, qu’il faudrait aussi commencer à parler de « l’espérance de vie en bonne santé » (63 ou 64 ans en France suivant le sexe).

– Dagrouik, sur Intox2007, revenait sur les déclarations de Ségolène Royal jeudi soir. Même Mélenchon a trouvé cette dernière efficace. Dagrouik relayait également d’autres propositions du Parti Socialiste disponibles sur leur site. Leurs lectures permet aussi de sortir de la cacophonie ambiante.

– Dans une contribution de juin dernier, les eurodéputés d’Europe Ecologie rappelaient quelques sources de financement, comme le relèvement de l’impôt effectif sur les bénéfices des grandes entreprises (actuellement de 8% pour le CAC40), ou la réduction des exonérations de charges sociales sur les placements de capitalisation.

– Le Parti de Gauche a également publié sa contribution. La brochure est téléchargeable sur leur site : le texte de loi alternatif est tout prêt, article par article. Il n’y a plus qu’à voter !