Hollande nous traite de paresseux


François Hollande croit à ses chances de présidentiable. Depuis des mois, il ne pense qu’à ça. Sur le fond, sa démarche est louable car il a choisi de réfléchir à des propositions. Sur la forme, Hollande est agaçant. Il la joue perso comme un aucun autre. Il donne des leçons quasiment systématiquement.

Ainsi dimanche dernier, invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI», le voici qui déclare sans gêne : «Je ne suis pas là pour commenter les propositions des autres mais pour parler des miennes.» Ou encore :  «Je veux commenter ce que je fais, et ce que je fais me semble être davantage pour l’après-2012».

Mieux, le voici qui tacle les antisarkozystes du moment : «L’anti-sarkozysme, c’est à la portée du premier venu : il suffit de sillonner le territoire comme je le fais. Il y a concurrence pour en être le porte-voix, de François Bayrou à Besancenot, sans oublier Dominique de Villepin, l’extrême droite et le Parti socialiste à son tour. Ce n’est pas une marque de fabrique, ce n’est pas un programme, ce peut être une facilité, peut-être même une paresse. Il faut passer à un autre niveau : il faut élever le niveau et accélérer le rythme.»

Depuis une petite année maintenant, tout le monde semble devenu antisarkozyste. Mais on pourrait répliquer à François Hollande que cette convergence somme toute assez banale et évidente n’a pas été toujours le cas en Sarkofrance. Souvenez-vous l’été 2007, quand nombre de socialistes étaient tentés, ici ou là, de participer tantôt au gouvernement, tantôt à de funestes commissions-alibis. Des proches de François Hollande, comme André Vallini, député et président du conseil général de l’Isère, rêvait de devenir de ministre de la justice.

Hollande a tort. Fustiger l’antisarkozysme ne sert à rien. Dénoncer jour après jour les dégâts, les injustices et l’agitation sarkozyenne est un prérequis. Cela ne signifie pas que l’antisarkozysme est une fin en soi. Mais l’ex-premier secrétaire connaît trop bien les moeurs politiques pour ne pas savoir que ce type de critiques porte.

3 réponses à « Hollande nous traite de paresseux »

  1. Le problème c’est qu’il n’a aucun vrai courage, ce qui ne fait pas de lui un vrai présidentiable. Laisser tabasser physiquement ses partisans et ceux de DSK lors d’un congrès du MJS devant ses yeux par les amis de Hamon sans bouger, c’est révélateur.

  2. Ce type est un crétin arrogant.

    Il a fini de démolir le PS déjà entamé par Rocard. Qui a laissé dans les limbes de l’oubli Larrouturou, l’économiste ?..Résultat des courses les PS n’a pas de programme économique de gauche, de refonte du capitalisme depuis dix ans.
    C’est depuis dix ans que Hollande a toujours favorisé le moins-disant politique dans son parti. A force de tirer à droite, sous l’impulsion de ce gribouille à tête de Valentino stéroïdé, le PS a complètement viré à droite. Il n’y a aucune unité, les courants sont définitivement séparés et le fait de ne jamais sanctionner les dérives politiques, les types qui vont à la soupe de l’ »ouverture », font que le PS n’a plus âme qui vive, ni programme et laisse libre-cours à tous les appétits.
    Ainsi, on voit se multiplier le nombre de gus qui profitent de l’autorité des articles tricolores et de leurs entregents frelatés pour aller frayer dans tous les coins où y a de la thune à faire, ou une carrière à étendre.

    Résultat, tous les conseils d’administration et les boites de lobbying françaises ou européennes sont farcies de députés PS. Et le parti n’arrive pas à trouver un seul politique courageux qui ait une vision, une envergure et ne retourne pas sa veste vers le patronat dès qu’il a un poste assuré. Bravo Hollande, bravo camarade du fromage!

  3. M. Hollande a tort : l’anti-sarkozisme est une nécessité et un devoir. L’image du Fouquet’s peut à elle toute seule suffire à démontrer – si besoin est – à quel point ce président est un danger pour la démocratie et notre république. Tout citoyen conscient et responsable est par définition anti-sarkoziste (pour ceux qui l’aurait oublié, c’était presqu’une insulte de l’être dans les 2 premières années de ce quinquennat). En tant que peuple, nous devons résister à l’écrasement de notre état par les mult-nationales et les grandes puissances financières,…, autant que possible.

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