Une aimable et fidèle commentatrice a plusieurs fois lâché cette remarque sur ce blog : en 2012, pas question de voter utile, « peste contre choléra« , gauche molle contre droite dure. Nombre d’autres lectrices et lecteurs la suivent.
Désolé, je ne suis pas de cet avis.
Une élection sert à éliminer le pire, rarement à élire le meilleur. La présidentialisation du régime renforce cette imperfection démocratique. Préfère-t-on une gauche qui réforme à peine à une droite qui nous fait honte ? Bien évidemment.
On pourrait jouer la politique du pire; s’imaginer que l’exaspération des masses déboucherait sur le grand soir. Que de voeux pieux !
Il est une attitude beaucoup plus simple. S’arrimer à son camp (le mien oscille est l’écologie gauchisante), mais accepter, anticiper le vote du second tour. Les écolos se sont faits à l’idée que la présidentielle n’était pas une élection pour eux. Ils ont raison. Nous avons raison. L’élection présidentielle (au suffrage universel) est une connerie gaulliste inventée par la droite pour réinventer la monarchie et diviser la gauche de gouvernement sur l’autel de ses ambitions individuelles. Une vraie saleté institutionnelle dont il faudra se débarrasser un jour.
Mais en attendant, il faut bien jouer avec le système.
PS: Pour ma part, Ségolène Royal fut, et reste, l’incarnation d’un renouveau des pratiques et des idées, malgré ses coups de gueules et son sale caractère.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.