Sur le coup, j’ai cru à une mauvaise blague. Mercredi 27 octobre, ma banque (LCL) m’appelle pour parler … de ma retraite. Le jour même, la réforme sarkozyenne était votée dans sa version définitive par les députés. Ayant commencé à travailler à 24 ans, j’en avais jusqu’à 65 ans avant la retraite. Ce mercredi, j’ai gagné … un an de boulot (ou de chômage) supplémentaire. Peu importe, je ne suis pas à plaindre.
Depuis quelques semaines, les agissements de l’assurance privée en matière de retraite ont fait irruption dans le débat. On sait que les compagnies privées veulent « capitaliser » sur l’anxiété de chacun pour ses pensions. Difficile de leur reprocher la démarche. C’est leur job. Le problème est ailleurs, au gouvernement ou chez ces élus, députés ou sénateurs, si perméables aux lobbies.
Mercredi, donc, en écoutant une demoiselle livrer son argumentaire mécanique sur les bénéfices personnels que je pourrais tirer à souscrire à son offre, j’ai surtout pensé que la coïncidence était incroyable… et prévisible.
Quand Ségolène Royal, il y a quelques semaines, dénonçait, publicité à l’appui, la stratégie gouvernementale de soutien à ces groupes privés d’assurance retraite, un journaliste, malheureusement de la radio publique France Inter, s’offusqua. L’ex-candidate avait raison, comme d’autres. Les affaiblissements de la solidarité publique (retraite, santé, électricité) bénéficient quasi-systématiquement au secteur privé. Cela fait propre dans les comptes publics. Les « prélèvements obligatoires » et les « dépenses de l’Etat » baissent. Mais la charge demeure, elle est simplement privatisée.
Ces constats sont évidents et connus de tous.
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