La plupart des billets qui traitèrent ici de la Chrétienté étaient assurément critiques, assez violents, profondément laïcards. Et pourtant, cette fois-ci, je pense à celles et ceux qui sont morts parce qu’ils étaient chrétiens. En Egypte, 21 personnes sont mortes devant une église d’Alexandrie le 31 décembre dernier. En Irak, deux mois plus tôt, 50 personnes étaient également tuées dans un église, à Bagdad. Dans un très intéressant billet, notre confrère Koztoujours s’interroge, et critique, une pseudo-repentance qu’il a cru lire, comme moi, dans un édito du Monde (le massacre d’Alexandrie et le piège d’Al-Qaïda).
« Un arabophone non-musulman est considéré comme un traître à l’islam par les radicaux » expliquait Ashraf Sadek, égyptologue et coptologue à l’université de Limoges. Un traître ?
Comme l’écrit Koztoujours, Al Qaïda tenterait de provoquer indignation (c’est réussi) et guerre des civilisations (c’est peu probable). Comme ne l’écrit pas Koztoujours, c’est aussi une provocation à l’encontre d’un spectre bien plus large que les seuls chrétiens.
Il est difficile de penser ce qui a pu passer par la tête de quelques écervelées fondamentalistes dont le raisonnement est à la pensée ce que les croquettes de mon chat sont à la gastronomie française, c’est à dire rien. Ces gens-là sont des bouchers, des ignares, ou les deux.
Mais il est assez ridicule d’écrire que seules ces souffrances suscitent l’indignation sous prétextes qu’elles frappent des Chrétiens d’Orient.
Même un athée peut comprendre cela.
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