Il y a longtemps, en 2009, je fis la connaissance de Jacques Rosselin. L’homme venait de lancer l’hebdomadaire Vendredi, une chouette initiative qui publiait, moyennant finances, les billets de blogueurs qu’il avait sélectionnés. C’était à l’une des républiques des blogs , à Paris, cette manifestation à laquelle je ne participe plus depuis qu’un confrère m’a pris en photo et posté sur le Net (ne cherchez pas).
Alors qu’il m’interrogeait sur mon engagement politique, je lui expliquais que j’étais écolo, pro-Ségolène, dirigiste, et sans doute de la gauche sécuritaire. La « gauche sécuritaire ? Kessako ? » demanda Jacques Rosselin, visiblement inquiet. Cet échange m’a marqué, car je l’ai déjà rapporté sur ce blog.
Chaque mois, une anecdote de l’actualité, parfois futile, parfois déterminante, me rappelle cet échange. Comme s’il rappelait un clivage inhabituel au coeur de la gauche.
On peut soutenir, parfois et rarement, l’activisme d’un BHL quand il défend un printemps arabe, mais préférer le réalisme d’un Michel Onfray.
On peut applaudir l’exécution de Ben Laden et détester la peine de mort. Je ne sais pas, quand on est en guerre, si la peine de mort est un concept qui tient la route bien longtemps. On peut se réjouir de cette issue, qui ne résout pourtant pas le problème terroriste, sans approuver la politique américaine dans son ensemble, ni être un suppôt atlantiste. Obama est, dans son pays, un infâme centriste de droite pour qui je voterai sans doute sans hésitation (vous préfériez mcCain ?).
Mais en France, j’attends avec impatience qu’on nous re-nationalise ce que la « gauche » socialiste a imprudemment privatisé, qu’on fasse cette fiche révolution fiscale progressiste, qu’on en finisse avec le nucléaire avant que mes petits-enfants n’aient des dents, qu’on impose la parité, taxe l’héritage, et impose un revenu minimum.
Bref, il est parfois inutile d’avoir à se donner des « brevets de gauche« suivant un enchevêtrement de prises de position sans rapport les unes avec les autres.
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