Elle s’est pris une belle volée de bois « vert ». Quand Eva Joly proposa qu’on remplace le défilé militaire du 14 juillet par un défilé citoyen, tout le monde lui est donc tombé dessus, sans surprise. Même ma candidate socialiste préférée Ségolène Royal ou mon « gauchiste » adoré Jean-Luc Mélenchon.
A gauche, bien sûr, les critiques furent plus douces, à l’exception sans doute de Manuel Valls (« elle est à côté de la plaque« ). « Cela ne va pas toutes les polémiques que l’on entend » a modéré Ségolène Royal.
A droite, on a tout entendu, et même le pire. Ainsi le député Tardy, (qui croyait peut être faire de l’humour sur Twitter), s’est-il fendu d’un « qu’elle retourne en Norvège !« . Fillon a joué sa partition sur le thème de l’anti-France : « Cette dame n’a pas une culture très ancienne des traditions françaises, des valeurs françaises, de l’histoire française. » Henri Guaino, lui, s’est complètement vautré en expliquant que cette tradition datait de plusieurs dizaines de siècles. A quels défilés pensait-il donc ?
Pourtant, Eva Joly pose une bonne question : à quoi se glorifier devant le défilé de nos chars ? Cela fait peur à qui ? ça nous rapprocherait juste de la Chine, de la Corée du Nord et de la Russie. J’avoue m’en ficher un peu. J’apprécie très peu le pacifisme historique des écolos. Bruno Roger-Petit expliquait hier sur i-Télé, à juste titre, que ce défilé militaire symbolisait la soumission de l’armée au pouvoir civil élu, un symbole bienvenu.
Mais qu’on s’excite comme ça sur une telle proposition démontre une fois de plus la pauvreté du débat politique.
Enfin, Eva Joly a réussi à faire sortir du bois et de leurs gonds quelques zélotes de Sarkofrance. J’applaudis.
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