Corto, blogueur étiqueté à droite, a demandé à quelques blogueurs étiquetés à gauche si nous n’étions pas énervés par les tentatives et déclarations de candidats potentiels de gauche à faire de l’ouverture à droite alors que nous avions critiqué l’ouverture de droite (comprendre : de Sarkozy) à la gauche.
Vous suivez ? C’est assez simple.
L’ami Nicolas s’est déjà fendu d’une réponse. Bien que n’étant pas directement interrogé, je me suis senti assez concerné. J’ai critiqué l’ouverture politique de Nicolas Sarkozy avec une insistance qui, comme sur d’autres sujets, a frôlé l’obstination. Et pour deux raisons simples :
1. Il est difficile d’applaudir que l’un de vos pires adversaires (Sarkozy qualifiant largement sur ce point de vue) débauche quelques personnalités dans votre camp pour conduire sa politique… Celles et ceux qui, à gauche, ont cédés aux sirènes de l’ouverture pour donner un « vernis » d’union sacrée à la politique du clan du Fouquet’s, ces collaborateurs, ne méritent pas grand chose que le mépris de leurs anciens camarades.
2. L’ouverture version Sarkozy s’est faite après l’élection présidentielle. Elle a choqué à droite. C’était une manoeuvre politicienne revendiquée par l’intéressé lui-même. J’invite Corto, qui ne connaissait peut-être pas Sarkofrance dans les premières semaines de cette période noire, à relire quelques-uns de mes premiers billets.
2. J’ai eu beaucoup de mal à voir en quoi la politique de Nicolas Sarkozy était « bipartisane » ou d’union sacrée. Prenons l’exemple de Martin Hirsch. Sa mesure, le RSA, aurait largement pu être l’oeuvre d’un gouvernement de gauche. Seulement voilà, doit-on considérer le RSA comme l’une des manifestions d’une politique sociale ambitieuse et nouvelle, ou l’unique hochet social du gouvernement Sarkozy ? Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire sur Martin Hirsch, le « meilleur » exemple d’ouverture de Sarkozy (le fichage des bénéficiaires du RSA, son silence face à la politique migratoire, etc). Mais ce n’est pas l’objet de ce billet.
Tout ça pour dire qu’en politique comme ailleurs, il n’y a que les actes qui comptent. Que des personnalités de gauche appellent à un large rassemblement politique est une démarche naturelle qui ne veut pas dire grand chose tant qu’on ne sait pas quelles sont les concessions qui devront être faites de part et d’autres. J’ajouterai enfin, que la gauche n’a jamais gagné que par rassemblement négocié.
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