Posée comme ça, la formule risque d’agacer plus d’un gauchiste, dont votre serviteur. Mais c’est réducteur. La proposition faite par la ministre de la culture Aurélie Filippetti d’élargir aux ordinateurs la redevance audiovisuelle (*) répond à une question bien simple: comment finance-t-on le service public audiovisuel (qui regroupe, ne l’oublions pas, France Télévisions mais aussi Radio France et l’audiovisuel extérieur) ?
On peut imaginer que la consommation télévisuelle va se déplacer, marginalement ou pas, de l’écran de TV vers l’écran d’ordinateur. La « convergence » des écrans est évidente. Vous pouvez aujourd’hui regarder librement la plupart des contenus diffusés par France 2, 3, 4 ou 5 sur votre tablette ou votre PC. La diffusion y est « en direct » ou en différé, via les systèmes de rattrapage.A l’avenir, il y a fort à parier que la différence entre un écran de TV connectée et un écran d’ordinateur sera difficile à établir.
Le principe de la redevance était de taxer celles et ceux qui pourraient potentiellement regarder la télévision publique. On peut en critiquer le principe, et préférer que l’audiovisuel public soit financé dans le grand « pot » fiscal du budget de l’Etat. Je n’ai franchement pas d’avis. Ce principe me semble-t-il de bon sens car l’ampleur de la taxe avait ainsi un rapport certes vague mais réel avec l’usage télévisuel.
De surcroit, taxer un écran est plus simple que d’aller taxer Google en Irlande. Et l’achat d’un écran se délocalise difficilement.
Bref, Filippetti a bien raison. Elle ne fait que proposer une mesure de bon sens si l’on veut pérenniser le financement de l’audiovisuel public.
(*) sans pénaliser les ménages exonérés pour cause de revenus insuffisants ni cumul avec une redevance déjà payée.
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