Un presque aimable sarkozyste – jamais d’accord mais souvent poli – s’obstinait à me tweeter ses contre-arguments quasiment chaque jour. J’étais parfois agacé puis simplement ennuyé: les arguments tombaient à plat tant ils sonnaient faux.
La critique, pour être efficace, doit tenter d’approcher là où ça fait mal.
Un exemple: Montebourg déclare que le nucléaire est une énergie d’avenir. Et voici cet aimable sarkozyste qui part en vrille sur twitter avec l’argument massu: « vous, les écolos, vous êtes cocus« . J’imagine qu’il a du choper l’information essentielle lors de l’une de mes confessions. Effectivement, je suis écolo et je n’aime pas le nucléaire. Mais de là à penser que nous découvrions l’opposition de quelques socialistes à une sortie du nucléaire…
Bref, la critique, pour être efficace, doit être précise.
Second conseil gratuit du jour, quand on accuse quelqu’un de renoncement, il faut au moins respecter deux conditions: primo, identifier précisément la promesse initiale. Nombre de sarkozystes déçus ou déchus (entre autres) ont été embrouillés par leur ancien mentor au point de prendre quelques caricatures pour des promesses de campagne de François Hollande. Revenez au texte même du programmes. Si vous vous voulez, certains blogueurs de gauche ont même déjà préparé le terrain.
Secundo, assurez vous que la décision est bien définitive avant de crier au renoncement. Contre Sarkozy, nous avons commis l’erreur inverse: il nous a fallu attendre une bonne année pour réaliser que l’Agité était de surcroît souvent immobile.
On en revient toujours à la même exigence, la précision.
Il est vrai que cela prend du temps: il faut chercher, fouiller, retrouver des archives. Comparer, analyser, publier. Il est souvent plus facile de jeter un billet ou un tweet de quelques mots.
On a même coincé des professionnels médiatique du commentaire à succomber à pareille paresse.
Un commentaire ? Lâchez-vous… poliment.